Je souhaite dire quelques mots pour entamer la discussion des articles qui précèdent l'article 1er, portant sur les objectifs stratégiques de gestion et de prévention de la production de déchets.
Je constate que ce qui apparaît comme un progrès pourrait en réalité constituer un recul. Je ne prendrai qu'un exemple. L'objectif de réduction des déchets ménagers et économiques passe de 10 % à 15 % ; en parallèle, l'échéance est décalée, passant de 2020 à 2030. L'avancée que cela représente peut laisser dubitatif. On accorde un délai supplémentaire pour atteindre un objectif plus élevé : s'agit-il d'un progrès ou d'un recul ?
On peut s'interroger sur les raisons de cela. Tout d'abord, on voit bien que derrière cette question, c'est le système capitaliste dans son ensemble qui est en cause, puisqu'il privilégie le mode de production, ce qui entraîne une obsession de la maximisation du profit dans un cadre de compétitivité et de concurrence. On sait bien que les multinationales sont intervenues avec force pour faire en sorte que les ambitions de ce texte soient les plus limitées possibles.
La deuxième raison qu'on peut identifier est le fait que les déchets représentent une source de profits pour les multinationales voire, pour certaines, une matière première particulièrement juteuse.
Je conclurai en citant le pape François, quitte à vous surprendre peut-être. Il parle de la « culture du déchet »…