Intervention de Christophe Di Pompeo

Séance en hémicycle du mardi 10 décembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Qualité de vie au travail des professionnels de santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Di Pompeo :

Les psychiatres et les psychothérapeutes alertent depuis plusieurs années sur la recrudescence des burn-out en raison des conditions de travail de leurs patients. C'est une situation que les entreprises prennent de plus en plus au sérieux : pour certaines d'entre elles, les mesures mises en place ont eu des effets très positifs, dont la baisse de l'absentéisme par exemple.

Chez les professionnels de santé, le chiffre des burn-out est encore plus important puisqu'il concerne un médecin sur deux, plus encore chez les jeunes et les urgentistes. Dès votre entrée au Gouvernement, madame la ministre des solidarités et de la santé, vous vous êtes emparée de ce sujet qui vous est cher. Dès septembre 2017, vous avez lancé deux missions pour faire émerger des solutions concrètes et rappeler la robustesse de la démonstration scientifique avalisant le lien entre conditions de travail et qualité de vie au travail. Une étude publiée le 7 janvier dernier révèle qu'en France, 49 % des médecins sont exposés au burn-out, soit un taux deux à trois fois plus élevé que dans les autres professions, et que 5 % sont même affectés par une forme sévère de ce symptôme qui peut aboutir à des situations dramatiques – erreurs médicales ou suicides. Aujourd'hui, 80 % des médecins n'ont pas eux-mêmes de médecin traitant et 68 % renoncent à s'arrêter de travailler alors même que leur santé l'exigerait. En cas de burn-out, ce dernier chiffre est très préoccupant puisque chacun sait qu'il est indispensable d'être suivi pour s'en sortir.

Vous traitez ce sujet, je le sais, avec le plus grand sérieux. C'est pourquoi vous avez créé, en juillet 2018, l'Observatoire national de la qualité de vie au travail dédié à l'ensemble des professionnels des secteurs sanitaire et médico-social. Il a pour missions principales d'élaborer des avis et des préconisations opérationnelles, et d'organiser le dialogue entre les professionnels de santé. Madame la ministre, quels seront les prochains travaux et axes d'étude de l'Observatoire, et quel est l'état de votre réflexion sur ce sujet ?

1 commentaire :

Le 25/12/2019 à 20:31, Laïc1 a dit :

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Les médecins ne sont pas aux 35 heures ? C'est sûr que s'ils bossent 50 heure par semaines, leurs risques de burn-out seront plus importants. Mais si les médecins ne savent pas ce qui est bon pour leur propre santé, on se demande quel crédit ils auront pour soigner leurs malades.

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