Comme je l'ai indiqué en m'exprimant sur l'article, nous sommes résolus à ce que ce projet de loi ne soit pas adopté sans qu'y aient été introduites des mesures sur le secteur du textile, dont je rappelle qu'il est à l'origine de 10 % des émissions de gaz à effet de serre – soit plus que le transport aérien et le transport maritime confondus – , de plus de 25 % des pesticides, utilisés notamment dans les champs de coton, de 20 % des rejets industriels d'eau polluée et de 20 % à 30 % des microplastiques présents dans les océans, soit 500 000 tonnes.
Recycler ne suffit pas. Il faut aussi prévenir, produire autrement et consommer mieux. Pour ce faire, l'affichage environnemental proposé par la rapporteure dans l'amendement qu'elle a présenté en commission peut servir de support. Nous proposons de lui ajouter une dimension sociale. Par ailleurs, nous souhaitons qu'au terme de la première année d'expérimentation, cet affichage soit obligatoire pour les industriels de l'habillement mettant sur le marché plus de 100 000 unités de produits textiles d'habillement par an.
Un mot sur l'aspect social : une étude récente émanant de plusieurs ONG et instituts de recherche a montré que, quand une multinationale espagnole vend un sweat-shirt à 26 euros, 2,08 euros servent à rémunérer les travailleurs, du champ à l'usine, ce qui représente la moitié du bénéfice pris par les actionnaires de l'entreprise. Il suffirait d'augmenter ce prix de 3 euros pour offrir aux travailleurs un salaire vital – non pas le SMIC français mais un salaire qui leur permettrait d'absorber quelques calories pour vivre et d'envoyer leurs enfants à l'école plutôt qu'au bout de la chaîne de production.
Sur un tel produit, on peut baisser la rémunération des actionnaires et augmenter le prix de vente. Le consommateur achètera mieux et moins s'il peut accéder, comme dans le domaine agroalimentaire, à une information claire en matière sociale et environnementale.