Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du jeudi 26 octobre 2017 à 15h00
Commission élargie : finances - affaires économiques - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Alors que le Président de la République assure vouloir refaire de la France une grande puissance, nous constatons une fois de plus que le discours est en opposition avec la réalité.

Les faits sont têtus. Le Président souhaite orienter la France vers ce qu'il a appelé les trois D : diplomatie, défense et développement. Si la défense nationale s'en tire bien, les deux autres D sont à la traîne : les crédits pour le développement diminuent et le budget de l'action extérieure de l'État est anémique. J'en veux pour preuve la suppression d'un tiers des effectifs ces dernières années.

D'autre part, tous les efforts financiers du Quai sont captés par Bercy qui n'a laissé aucune marge de manoeuvre au ministère des affaires étrangères pour redistribuer les bienfaits de sa réorganisation comme il l'entend, excepté l'immobilier.

À quoi servent donc ces efforts s'ils ne peuvent être réinvestis ? Sans jamais remettre en cause les efforts certains des services publics diplomatiques, se posent au moins deux questions. L'obsession française de la diplomatie économique n'est-elle pas dommageable pour le rayonnement de la France ? Cette obsession n'éloigne-t-elle pas la France du véritable objectif légitime de la diplomatie : agir pour préserver ou pour rétablir la paix et préserver notre planète ?

Nous, communistes, nous prônons depuis toujours la paix entre les peuples. Et aujourd'hui, il est évident que la gestion comptable du budget nous éloigne de ce but ultime, car moins de diplomatie, c'est moins de discussion ; et lorsque l'on ne discute plus, ce sont les armes qui prennent parfois le relais.

Ce budget est donc aberrant. La majorité se félicite des efforts financiers mortifères pour la grandeur de la France sur la scène internationale, et se félicite que ceux qui restent soient occupés à faire un travail d'exportateur. Mais il nous semble très dangereux de s'éloigner ainsi du coeur de métier de la diplomatie qui reste et restera toujours la recherche de la paix par le dialogue.

En deux minutes, je ne peux guère développer davantage les positions du groupe de la Gauche démocrate et républicaine. Mais nous partageons une grande partie des positions développées par les rapporteurs de la commission des affaires étrangères.

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