Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du jeudi 26 octobre 2017 à 15h00
Commission élargie : finances - affaires économiques - affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Monsieur Mathiasin, il s'agit avant tout de reconstruire Saint-Martin ; la promotion touristique viendra après. Un plan gouvernemental a été lancé après la visite du Président de la République sur l'île. Atout France est déjà sur les rails pour faire une campagne de promotion lorsque les conditions d'accueil seront réunies pour assurer la relance du tourisme dans la zone frappée par l'ouragan.

Monsieur Ledoux, je partage votre constat sur l'accueil des étudiants étrangers en France, et notamment sur les cartes de séjour. Une partie de vos observations ne concerne pas directement mon ministère, mais nous entretenons de très bonnes relations avec le ministère de l'éducation nationale sur ces questions. Tout à l'heure, j'ai pris le temps d'expliquer qu'il était primordial d'assurer une bonne fluidité et une attractivité des étudiants ; à chaque fois que je rencontre les autorités d'un pays partenaire, nous fixons des objectifs en matière de capacité d'accueil d'étudiants étrangers en France – c'est ce que nous avons fait cette semaine encore avec la Corée du Sud et le Sénégal. C'est la logique qu'il nous faut appliquer. Il appartient ensuite aux services concernés de s'appliquer à résoudre les problèmes que vous évoquez.

Monsieur Petit, je n'avais pas compris que vous m'interrogiez sur France Médias Monde qui n'est pas directement de la compétence du ministère des affaires étrangères, mais de celui de la culture. Cela dit, vous avez raison de m'alerter sur la diffusion en France de programmes en arabe ou en espagnol, et je vais me pencher sur cette question. Je pensais que votre observation était d'ordre strictement budgétaire.

Madame Krimi, pour vous répondre sur l'OTAN, il faudrait que je me lance dans une longue explication. Il n'est pas envisageable que la contribution financière des pays européens membres de l'OTAN puisse être une contribution financière de l'Europe à l'OTAN, pour énormément de raisons, en partie historiques, et parce que l'OTAN réunit vingt-huit États qui ont leur propre autonomie et prennent leurs propres décisions. Par ailleurs, vous savez que la Fronce a un statut spécifique au sein de l'OTAN puisqu'elle dispose de la dissuasion nucléaire.

Si donc votre question était de savoir quand nous allons mutualiser nos financements à l'OTAN, je vous répondrai que ce n'est pas pour demain, ni pour après-demain… S'il s'agit en revanche de renforcer le concept d'Europe de la défense et de mutualiser des moyens, notamment pour améliorer l'interopérabilité, c'est en train de se mettre en oeuvre, notamment à l'initiative commune de Mme Merkel et du Président de la République.

J'en profite pour dire à Mme Autain que la mutualisation s'entend uniquement sur le plan immobilier : il n'est pas question de mutualiser nos services d'ambassade. Les lieux sont donc séparés, même s'il peut y avoir un bureau d'accueil commun à l'entrée. Je pourrai vous communiquer la liste des mutualisations qui existent : par exemple, dans certains endroits le consulat britannique est situé dans un local qui nous appartient – dans ce genre de situation, il faut savoir être très pragmatique. La mutualisation est aussi une réponse à la non-immobilisation trop forte de nos engagements financiers sur l'immobilier pour assurer la vraie présence diplomatique qui, elle, a besoin de moyens techniques adaptés.

Monsieur David, on me dit que la mission de l'attaché audiovisuel sera maintenue, mais peut-être pas nécessairement dans la même forme qu'aujourd'hui. En tout cas, nous en connaissons l'importance. En cinq mois, je me suis déjà rendu en Tunisie à trois reprises, ce qui montre l'intérêt que nous accordons à ce pays. Les relations sont étroites avec le nouveau Premier ministre et le ministère des affaires étrangères, dans le domaine de la sécurité, du développement et des universités. Le Premier ministre français est allé en Tunisie récemment, et le Président de la République devrait s'y rendre également, mais la date n'est pas encore fixée pour un certain nombre de raisons que je vous expliquerai.

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