Une fois encore, la réalité nous apparaît bien plus sombre que les annonces : vous nous parlez d'une hausse de cent millions d'euros en 2018, mais les annulations de crédit qui ont eu lieu en juillet 2017, à hauteur de 136 millions d'euros, ne sont pas prises en considération. La hausse est en fait une baisse.
L'objectif de 0,55 % du PIB en 2022, dont se targue le président Emmanuel Macron, est bien éloigné. Pour y arriver, il faudrait en réalité augmenter l'ensemble de notre aide publique au développement de 1,2 milliard d'euros par an. Nous en sommes loin ! Et cela ne suffirait pas pour respecter l'engagement pris en 2014 de consacrer 0,7 % du PIB à l'aide au développement, ce que d'autres pays européens arrivent pourtant très bien à faire, comme le Royaume-Uni et le Danemark. Si la France est la sixième puissance économique mondiale, elle n'arrive qu'au douzième rang pour sa contribution à l'aide au développement en proportion de la richesse nationale. C'est une situation qui nous apparaît totalement inadmissible au groupe La France insoumise.
Vous mettrez sans doute en avant la « règle d'or », mais je vous objecterai la taxe sur les transactions financières : nous avons déposé un amendement pour que son taux passe de 0,3 à 0,5 %. Cela nous permettrait de répondre à ce que nous estimons être un devoir de la France en matière d'aide au développement. Si nous ne mettons pas le « paquet », je ne vois pas comment nous pourrons faire face aux défis écologiques et migratoires, aider à combattre la pauvreté et l'extrême pauvreté ou encore lutter contre les causes des guerres.
Vous avez évoqué le fonds européen de développement. Le problème est un peu semblable à celui de la politique agricole commune : quand on impose, à l'échelle européenne, des cures d'austérité qui appauvrissent des pays et qu'ensuite on accorde des fonds pour remédier à ce que l'on a généré, il y a un problème structurel. Il faudrait savoir l'affronter.