Intervention de Élise Fajgeles

Réunion du lundi 30 octobre 2017 à 16h20
Commission élargie : finances - lois constitutionnelles - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlise Fajgeles :

Dans son discours aux forces de sécurité intérieure du 18 octobre, le Président de la République affirmait que nous devions mieux accueillir et intégrer ceux qui ont vocation à rester sur notre territoire. À cet égard, le groupe de La République en marche salue le budget que vous nous avez présenté pour l'effort consenti en faveur de la réduction des délais des procédures d'asile afin de garantir une instruction rapide des demandes. Ce budget, à mettre en regard du plan d'action que vous avez présenté en conseil des ministres le 12 juillet, permet en effet une augmentation significative des effectifs de l'OFPRA, de l'OFII pour les tâches effectuées en guichet unique et, vous venez de le rappeler, des préfectures. Je m'associe toutefois à l'observation formulée par les deux co-rapporteurs spéciaux de la commission des finances : il faut aussi prêter une attention particulière aux structures de premier accueil.

D'autre part, nous savons combien la pauvreté, le désoeuvrement voire la délinquance peuvent résulter de la non-intégration. De ce point de vue, l'augmentation du budget comme les conditions prévues par votre plan d'action, en mettant davantage l'accent sur l'apprentissage de la langue, sont tout à fait essentielles.

Ma question porte plus précisément sur l'intégration par l'emploi. Une activité professionnelle est en effet fondamentale pour s'intégrer en société et pour accéder à l'autonomie et à l'émancipation. En outre, une personne dans l'emploi n'a pas besoin des dispositifs financés par l'État et, au contraire, participe à la création de richesse. Actuellement, un demandeur d'asile peut travailler à partir du neuvième mois après le dépôt de sa demande d'asile. Ne jugez-vous pas opportun, monsieur le ministre d'État, de ramener à six mois ce délai pendant lequel un demandeur d'asile n'est pas autorisé à travailler ? Si oui, quels moyens utiliser via l'OFII ou d'autres mécanismes à imaginer ou à valoriser ? Ne faudrait-il pas donner davantage la priorité aux CADA qui, en même temps que l'hébergement, proposent un accompagnement à l'emploi ? Ainsi, nous nous doterions non seulement d'une procédure de demande d'asile plus efficace et plus humaine, mais aussi d'un accompagnement à l'emploi lui aussi plus humain et plus efficace qui, de surcroît, serait source d'économies.

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