Je voudrais d'abord interpeller le ministre sur le risque d'insincérité de ce budget. Nous sommes particulièrement surpris et désolés, au groupe La France insoumise, de l'insuffisance de l'effort au regard des besoins. Vous annoncez une hausse de 25 % des crédits, mais cela ne tient pas compte des annulations de cet été, à hauteur de 40,5 millions d'euros, ni des ouvertures de crédits, de 205 millions d'euros : en réalité, le budget n'augmente que de 6,2 %, ce qui est inférieur à la hausse presque automatique des besoins auxquels la loi et les règlements européens obligent à pourvoir en ce qui concerne les demandeurs d'asile – cette hausse est estimée à environ 10 %. Vous avez vous-même rappelé que le précédent budget se caractérisait par une sous-budgétisation : nous craignons que ce ne soit également le cas de cette loi de finances. La hausse des effectifs annoncée pour l'OFPRA – 15 personnes – est par ailleurs en deçà des besoins.
Nous reprenons à notre compte l'interpellation de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) sur les conditions d'accueil, en particulier le harcèlement policier dont sont victimes à la fois les migrants et les organisations qui les aident, ONG et collectifs, dans la vallée de la Roya, à Calais ou en région parisienne, dans ma circonscription.
En ce qui concerne l'aide publique au développement, nous sommes d'accord pour qu'il y ait une approche globale, mais les moyens annoncés paraissent également insuffisants : on est très loin de l'objectif de 0,7 % de la richesse nationale, en faveur duquel le président Macron s'est pourtant engagé.