Intervention de Éric Coquerel

Réunion du lundi 30 octobre 2017 à 16h20
Commission élargie : finances - lois constitutionnelles - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Le nombre des migrations contraintes est inédit dans l'histoire de l'humanité ; il est indubitablement lié aux politiques de libre-échange, de guerre, etc. Ce phénomène mériterait une conférence annuelle de l'ONU, que nous appelons de nos voeux. En tout cas, ce problème ne sera pas résolu sans que ses causes soient traitées ; comment ne pas voir que les pays du Sud subissent bien davantage les conflits que ceux d'Europe ?

Nous devons réfléchir aux moyens dont nous disposons pour accueillir ceux qui se trouvent sur notre territoire, dont il serait vain d'imaginer que nous les renverrons à la mer. Ce budget n'est pas à la hauteur de la situation. Vous n'avez d'ailleurs pas répondu l'observation de Danièle Obono : faute d'avoir pris en compte la baisse des crédits intervenue en 2017, l'augmentation est cette année bien moins forte qu'affichée.

En 2017, l'OFPRA aura eu à traiter 101 156 nouvelles demandes d'asile ; le Gouvernement prévoyant une augmentation de 10 % entre 2017 et 2018, le total devrait être l'an prochain de 111 272. Même avec le renfort annoncé de quinze officiers de protection instructeurs (OPI) supplémentaire, cela ne fera pas moins 674 dossiers à traiter par agent, contre 460 dossiers à l'heure actuelle : à l'évidence, c'est en deçà des besoins.

Enfin, je suis surpris que certains collègues citent en exemple le centre d'accueil de La Chapelle : pour quiconque connaît le problème, il est largement sous-proportionné au regard du nombre des personnes à héberger. Dans la plupart des cas c'est un accueil à la journée qui est offert, tandis que des associations se substituent à l'État à l'extérieur du centre. Je pense notamment à mes amis de l'association Solidarite-migrants-Wilson qui donnent à manger comme ils le peuvent à des centaines de personnes. C'est la question des centres d'accueil dans la région parisienne qui se trouve posée : alors qu'il faudrait enfin ouvrir des structures de type Grande-Synthe, c'est la volonté d'occulter la question des migrants qui prévaut.

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