Intervention de Bernard Perrut

Réunion du mardi 3 décembre 2019 à 17h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Notre modèle social d'aide aux personnes âgées est aujourd'hui en grande difficulté. Un nouveau regard sur le grand âge est indispensable. Aider nos aînés à vivre dignement, repenser leur autonomie sont bien évidemment des préoccupations majeures pour nous tous, et je salue, au nom du groupe Les Républicains, le travail admirable mené par tous ces professionnels tant dans les établissements qu'à domicile.

Cependant, les besoins ne cessent d'augmenter et nous déplorons chaque jour le manque de personnel, de moyens, les conditions de travail inacceptables et, par suite, l'insuffisante prise en charge des personnes âgées.

Pour répondre au vieillissement démographique, vous avez avancé plusieurs propositions chiffrées : la création de 93 000 postes supplémentaires pour la filière de 2020 à 2024 et, afin de pourvoir les postes vacants, la formation de près de 260 000 professionnels. Ces métiers dits d'avenir souffrent paradoxalement d'une très faible attractivité : 60 000 postes d'aides-soignants sont non pourvus aujourd'hui, et 18 500 postes devraient être créés chaque année. Ces chiffres suscitent beaucoup d'inquiétude, alors que les besoins présents et futurs sont immenses.

Vos propositions sont bonnes. Revaloriser, bien sûr, la rémunération, moderniser les formations, changer l'image des métiers, développer l'innovation, tout cela est indispensable. Votre projet rencontre toutefois ses limites quand on en vient à la mobilisation et au financement : « Le financement de ce plan relève de différents acteurs ; leur coordination sera assurée par le comité national des métiers du grand âge à mettre en place. » Quand, dans le même temps, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui vient d'être voté limite les créations de postes supplémentaires en EHPAD à 5 200, il y a lieu de s'interroger. Pour dégager les 880 millions d'euros de crédits que vous demandez, vous préconisez de se tourner vers le produit de la CRDS, d'autres recettes, de nouveaux accords entre l'État, les départements et les régions. Nous ne pourrons faire face à ce grand défi qu'à condition d'en avoir les moyens. J'aimerais vous entendre très précisément sur ce sujet, car si vos propositions sont bonnes, les moyens ne me semblent pas au rendez-vous.

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