Intervention de Marie-Noëlle Battistel

Séance en hémicycle du jeudi 2 novembre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame, messieurs les rapporteurs, chers collègues, je voudrais nous inviter à avoir une vision globale du rôle joué par l'agriculture dans la France de 2018. L'agriculture, socle de l'économie, garante de la qualité de vie et du « manger bien et manger sain », les agriculteurs, acteurs de l'indépendance alimentaire de notre pays, jouent également un rôle déterminant dans l'aménagement, l'entretien de nos territoires et la préservation de notre environnement. Le budget que nous étudions aujourd'hui doit prendre en compte l'ensemble de ces spécificités et permettre à la France de conserver et de valoriser une filière d'excellence qui lie, grâce au travail de ses paysans, tradition et innovation.

La première phase d'examen de cette mission en commission élargie a été, je dois le reconnaître, fort éclairante, monsieur le ministre, notamment grâce aux réponses que vous avez bien voulu apporter à nos interrogations ; je veux vous en remercier. Je salue en particulier l'intérêt que vous avez affirmé pour les spécificités des territoires, notamment ceux de la montagne, qu'il convient de reconnaître et de défendre pour permettre la diversité de nos productions. Je pense notamment à ce qui a été dit de l'assiette de l'indemnité compensatrice de handicap naturel et de la question sensible de la gestion adaptée du prédateur pour la défense de l'agropastoralisme, deux sujets sur lesquels les attentes sont nombreuses.

Permettez-moi également d'évoquer les états généraux de l'alimentation. Attaché à la concertation et à l'écoute du terrain, le groupe Nouvelle Gauche ne peut que rappeler son intérêt pour cette démarche. Toutefois, au-delà de l'exercice de concertation et de communication, nous vous invitons à tirer un bilan lucide de la situation et à vous appuyer pleinement sur des dispositifs qui existent déjà et ont fait leur preuve – je pense notamment aux aides à l'installation des jeunes agriculteurs et aux outils d'aide à la régulation issus de la loi Sapin 2. Nous gagnerions, monsieur le ministre, à nous inscrire dans la lignée de ce qui a été fait durant le précédent quinquennat, que vous êtes bien placé pour connaître : je veux parler, entre autres, de la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, portée par Stéphane Le Foll et Germinal Peiro, des dispositifs contre le gaspillage alimentaire défendus par Guillaume Garot, du plan Écophyto de Dominique Potier ou encore de la lutte déterminée de Delphine Batho contre les néonicotinoïdes.

Notre responsabilité est bien de permettre le développement des outils, notamment en favorisant leur pleine prise en compte par nos agriculteurs dans les territoires. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion, comme de nombreux autres collègues, d'organiser des réunions, dans le cadre des états généraux, dans ma circonscription, pour jouer pleinement le jeu et apporter des contributions. Si les intérêts et les attentes divergent parfois, chacun s'accorde à dire que la régulation est indispensable et que la législation actuelle la permettrait. De fait, ce que demandent nos agriculteurs, ce n'est pas une nouvelle loi qui, venue du nouveau monde, les ferait passer du jour à la lumière. Ce qu'ils souhaitent, c'est de la visibilité, de la stabilité, la rémunération de leur travail et une application effective de la législation.

Je voudrais également vous faire part du regret de notre groupe au sujet de la baisse des aides dévolues aux exploitants déjà engagés dans la voie agroécologique et qui souhaiteraient s'y maintenir. Quelle occasion manquée, chers collègues !

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