Que croyons-nous ici ? Que le passage à l'agriculture biologique se décrète ? Quel message voulons-nous adresser au monde rural ? Qu'il suffit de s'y engager pour forcément réussir ? Nous savons pourtant bien que la requalification d'une activité constitue un cheminement compliqué, qui implique un investissement fort et un suivi fin, dont le résultat n'est vraiment acquis qu'au terme de plusieurs années de travail. En mettant fin à cette politique que nous voulions volontariste, vous adressez un message négatif aux agriculteurs qui se sont dirigés vers ce mode de production vertueux mais exigeant, et cela alors même qu'il existe, vous l'avez dit vous-même, une demande sociale forte. Pourquoi faudrait-il que le secteur agricole reste en marge de la transformation écologique de notre pays ?
Par ailleurs, votre ministère exerce une action importante en matière européenne, et j'ai noté que vous renvoyez un certain nombre de sujets, pourtant essentiels, à la négociation de la prochaine politique agricole commune pour 2020. Vous me permettrez d'en souligner deux qui retiennent particulièrement notre attention : d'une part, la question, considérée globalement, de l'épargne de précaution et de la gestion des risques ; d'autre part, les orientations pour l'ICHN. Il ne s'agit pas là, vous en conviendrez, de petits sujets. Vous comprendrez donc que la représentation nationale vous interroge à nouveau, très précisément, sur le contrôle qu'elle devrait opérer sur le déroulement des futures négociations. Quels engagements êtes-vous prêt à prendre devant les représentants que nous sommes ?