Et à quel prix ?
Enfin, les citoyens nous disent qu'ils veulent être écoutés en tant que patients. Le projet territorial de santé, PTS, institué la loi santé et élaboré par les communautés professionnelles territoriales de santé – CPTS – , ne concerne aujourd'hui que les professionnels de santé. Il faut au contraire ouvrir la porte aux usagers et aux patients, les écouter et les associer à l'organisation des soins. Il s'agit là d'une demande profonde qui mérite d'être entendue. Le PTS fait certes partie des bonnes mesures de la loi santé, mais, je le répète, la santé n'est pas seulement l'affaire des professionnels.
Où en est la désertification médicale en France ? Bien que nous n'ayons jamais eu autant de médecins, des portions entières du territoire ne sont plus couvertes. Après les zones blanches téléphoniques, nous pourrions parler de zones sans blouses blanches ! Nous sommes fondamentalement confrontés à un problème de répartition territoriale. Je rappellerai à ce sujet quelques données très éclairantes : en 2018, le pays comptait 297 000 médecins, soit 35 000 de plus qu'en 2010. Le nombre de médecins en activité régulière est certes en diminution, mais ce recul est partiellement compensé par les retraités qui maintiennent une activité médicale à temps partiel.
Nous devons prendre conscience de l'aggravation des inégalités territoriales. Les chiffres en témoignent : s'agissant des seuls médecins généralistes et libéraux, le rapport entre le département le moins bien doté et le département le mieux doté est de 1 à 2,2. L'écart est encore plus criant pour certaines spécialités : ainsi, le rapport est de 1 à 12 pour les ophtalmologistes, …