Intervention de Nicole Belloubet

Séance en hémicycle du mardi 17 décembre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Après l'article 65

Nicole Belloubet, garde des sceaux, ministre de la justice :

Je ne reprendrai pas le raisonnement que j'ai tenu lors de la séance précédente. Je dirai seulement, en deux mots, que nous sommes d'accord sur l'objectif découlant de la loi de 2015, qui consiste bien à assurer un maillage territorial de la part des professions les plus concernées par cette exigence, c'est-à-dire les notaires et les huissiers. Ce n'est pas le cas des greffiers des tribunaux de commerce, qui sont implantés là où se trouve un tribunal de commerce, ni des AJMJ – administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – , qui, d'une certaine manière, ont une compétence nationale. Nous partageons donc bien la préoccupation de mailler le territoire, et il me semble également logique qu'il puisse y avoir une péréquation interne aux professions qui permette d'assurer ce maillage.

Là où nous divergeons, c'est sur les modalités, car vous souhaitez, madame Untermaier, passer par une taxe, dont je doute du caractère constitutionnel. En effet, comme je l'ai dit tout à l'heure, celle-ci s'appliquera à des professions non concernées par la question du maillage territorial. Vous procédez en outre à une évolution du taux de cette taxe qui, comme vous le dites vous-même, sera différencié. Des doutes existent donc quant à son instauration.

Le Gouvernement – et je m'y engage – propose ainsi d'établir une contribution volontaire obligatoire, qui nous permettrait de tenir compte des efforts déjà réalisés par ces professions en matière de péréquation, que vous évoquiez, lesquels nous permettraient d'aboutir à cette exigence de maillage territorial. Cette contribution serait contrôlée par les services de la chancellerie et ferait l'objet d'un rapport, que les parlementaires pourraient également examiner. Il me semble que cette mesure serait mieux adaptée aux professions visées.

J'ai également pris l'engagement que nous ferions figurer cette proposition dans un prochain texte législatif : je pense à celui relatif au parquet européen.

Quant à vos sous-amendements, madame Motin, j'estime qu'ils prévoient également des approches différentes selon les professions, rendant délicat d'y être favorable. C'est la raison pour laquelle je souhaiterais que vous les retiriez, de même que je voudrais que M. le rapporteur général et Mme Untermaier retirent leur amendement no 952 . À défaut, j'émettrai un avis défavorable.

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