Madame la ministre, le budget que vous nous présentez s'inscrit dans un contexte général de réduction des déficits et nous soutenons évidemment cet effort. Si nous nous réjouissons en particulier de l'accent mis sur le SMA, opérateur essentiel et très efficace de l'insertion professionnelle et sociale des jeunes, nous espérons que les assises des outre-mer feront émerger des projets structurants, adaptés aux singularités de chacun de nos territoires, avec une vision à moyen et long terme. Ces projets devront être financés pour réduire les écarts de niveau de développement économique, social et environnemental, ainsi que les écarts de niveau de vie et de revenus.
Je sais toutefois, madame la ministre, que le montant de 1 milliard d'euros prévu dans le grand plan d'investissement quinquennal – que je salue – sera malheureusement insuffisant pour les convergences tant espérées. La Cour des comptes reconnaît que la situation financière des outre-mer est plus dégradée que celle de l'hexagone, alors que les besoins d'investissement public y sont plus importants.
Les collectivités d'outre-mer présentent des faiblesses structurelles qui se traduisent, par exemple, par un taux de chômage deux fois plus élevé qu'en métropole et un PIB par habitant également très inférieur – en Guyane, où il est le plus bas, il ne représente que 52 % de la moyenne hexagonale hors Paris. Cependant, le rattrapage graduel des inégalités ne pourra pas se faire en procédant à des redistributions dans une enveloppe contrainte. Les députés du groupe Modem souhaitent que la convergence et le rattrapage constituent l'une des priorités du projet politique et que nos concitoyens soient au coeur de cette nouvelle page que le Président de la République veut ouvrir avec chacun de nos territoires ultramarins. Ils regrettent la baisse des aides aux entreprises par le biais des exonérations de cotisations sociales, et souscrivent à la proposition de Serge Letchimy visant à créer un choc de compétitivité dans le secteur du tourisme.
Madame la ministre, pensez-vous être en mesure de faire augmenter de manière significative la part des outre-mer dans le grand projet d'investissement, sachant que le milliard d'euros annoncé serait largement insuffisant pour la législature ?