Comme l'ont rappelé nos collègues Jean-Marc Zulesi, Guillaume Garot et Sereine Mauborgne, il n'est plus acceptable, en France, de ne pas être à la hauteur des enjeux en matière de réutilisation de l'eau.
Il n'est plus acceptable, en France, de disposer des meilleures stations d'épuration au monde, ou presque, et de rejeter l'eau d'excellente qualité qui en est issue dans le cours des rivières, alors même qu'elle pourrait se substituer à des pompages d'eau provoquant parfois des drames, tels que celui survenu au barrage de Sivens, et aggravant la crise de l'eau. Il n'est pas acceptable que nous ne nous fixions aucun objectif chiffré en la matière.
L'amendement no 692 vise à introduire dans le texte un objectif très modeste en matière de réutilisation des eaux usées traitées : 1 % en 2025 et 10 % en 2030. Certains pays ont d'ores et déjà atteint des taux de 10, 20, 30, 40 voire 60 % de réutilisation des eaux usées traitées en sortie de station d'épuration.
Alors même que nos fraises, nos avocats et nos tomates importés ont été arrosés par de l'eau de grande qualité issue de stations d'épuration en Espagne, en Israël ou ailleurs, ici, en France, nous ne permettrions pas à nos agriculteurs de bénéficier de cette ressource ? Nous continuerions à prélever une ressource dont la situation est parfois critique ? Nous utiliserions peut-être même des eaux de moindre qualité pour arroser nos propres légumes et satisfaire aux autres usages agricoles ?
Sortons de cette aberration ! L'objectif consistant à fixer à 1 % en 2025 et à 10 % en 2030 la proportion d'eaux usées traitées réutilisées n'est pas hors d'atteinte. Au contraire, il doit être atteint. Je dirais même qu'il est trop modeste.