Je vous remercie pour la qualité de ce rapport qui s'attache aux politiques nationales, déclinées localement par les agences régionales de santé (ARS) par le biais des comités locaux de santé.
L'obésité est une maladie grave qui touche près de 2 milliards de personnes et est à l'origine de 2,8 millions de décès chaque année. Près d'un Français sur deux est en surpoids, et un sur six est obèse, et nous savons que les populations les plus en difficulté sont également les plus touchées.
Les bonnes habitudes s'acquièrent tôt, et la bonne alimentation en fait partie. C'est souvent dans la période de l'enfance et de l'adolescence que se situe le début de l'obésité, qui touche 17 % des enfants de 6 à 17 ans, selon Santé publique France. C'est pourquoi le quatrième programme national nutrition santé, qui porte sur les années 2019 à 2023, fixe l'objectif de réduire de 15 % la prévalence de l'obésité chez les adultes, et de 20 % la prévalence du surpoids et de l'obésité chez les enfants et les adolescents.
Votre rapport souligne que la prise en charge des enfants est actuellement incomplète, le repérage et le diagnostic précoces n'étant que partiellement assurés par les services de santé scolaire. Vous appelez à une action plus volontariste, en abordant cette question de façon pluridisciplinaire pour permettre une meilleure prévention de l'obésité.
En matière de santé infantile, le Japon se situe au premier rang et présente le taux d'obésité chez l'enfant le plus bas parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques et de l'Union européenne. Son expérience démontre que la manière d'aborder ce fléau porte des fruits : le Japon traite l'obésité en priorité nationale et porte une attention particulière à la santé. Des contrôles médicaux réguliers sont organisés pour les enfants, et le déjeuner scolaire – obligatoire et fortement subventionné afin de bénéficier au plus grand nombre – joue un rôle-clé.
Pour sa part, le gouvernement français a instauré les petits déjeuners gratuits à l'école et, avec la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable, dite « EGALIM », il impose à la restauration collective de s'approvisionner à 50 % par des circuits courts, dont 20 % en produits bio, et de proposer un repas végétarien par semaine d'ici à 2022. Un approvisionnement plus sain garantit des repas plus équilibrés pour les enfants.
D'après vous, quelles pourraient être les actions à mettre en oeuvre afin de limiter les risques d'obésité, notamment chez les plus jeunes ? Comment construire une véritable politique de prévention et de prise en charge de l'obésité à l'école, mais aussi au sein des familles, car pour garantir une alimentation saine et équilibrée, l'école et les parents ont des rôles complémentaires ?