J'évoquerai d'abord la politique agricole commune. Des blocages au niveau européen engendrent les difficultés que nous connaissons. J'en citerai deux exemples. L'étiquetage d'origine des produits agricoles ne peut être effectué qu'à titre expérimental, parce que l'Union européenne est obsédée par une politique de compétitivité et de libre concurrence aux graves conséquences. Par ailleurs, chaque fois qu'on souhaite obtenir des prix garantis, on nous objecte le blocage de l'Union européenne.
Vous dites que la Banque européenne d'investissement peut devenir la banque du climat. Encore faut-il que le quantitive easing soit redéployé en ce sens. Aujourd'hui, la Banque centrale européenne injecte environ 720 milliards d'euros par an en achat d'actifs essentiellement privés. Il faut donc qu'elle ait un mandat très strict. Mais on dit que la BCE est indépendante et qu'on ne peut pas lui donner trop de mandats pour des politiques à conduire.
Enfin, nous voyons bien que la politique budgétaire différenciée en zone euro, en fonction des marges budgétaires des pays, dont vous avez parlé, contribue à mettre en place des politiques de relance dans les pays qui vont bien et des politiques de rigueur dans les pays qui ne vont pas bien en accroissant un peu plus écarts et inégalités.
Je terminerai par un petit jeu de mots : « Veni, vidi, Moscovici ». (Sourires.) Vous êtes venu, vous avez vu, mais je suis sûr que vous n'avez pas vaincu l'ultralibéralisme européen !