Intervention de Gilles Lefèvre

Réunion du mercredi 20 novembre 2019 à 14h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Gilles Lefèvre, France 3 Normandie Rouen :

France 3 Normandie fait partie du réseau régional de France 3. Deux antennes, une à Rouen et l'autre à Caen couvrent les cinq départements normands. L'antenne de Rouen est suivie dans les départements de la Seine-Maritime et de l'Eure par environ 70 000 téléspectateurs le midi et 115 000 en moyenne le soir. L'audience Internet de France 3 Normandie se développe et elle est suivie par une forte communauté Facebook.

Pour reprendre la chronologie, nous avons été avertis assez rapidement. Le nouveau centre de France 3 était sur la trajectoire du panache de fumée. Notre gardien de nuit a alerté le rédacteur en chef-adjoint de permanence. Au vu du côté hors normes de ce panache, une équipe de reportage a pris la route dès trois heures du matin et s'est rendue sur place assez rapidement. D'ailleurs, nous étions la première télévision. Les images vues sur toutes les chaînes de télévision, et notamment les explosions, venaient de notre équipe. Cette équipe a fait un premier Facebook Live à trois heures trente du matin. Ensuite, une deuxième équipe est partie à six heures trente. Nous faisons partie du groupe France Télévisions. Nous avons alimenté France Info télé et Télématin sur France 2 par des directs télévisés ou par téléphone. Notre site Internet répercutait toutes les informations que nous pouvions avoir. À dix heures quarante-quatre, nous avons pris l'antenne pour faire un flash info de cinq minutes. En temps normal, à cette heure, nous n'avons pas l'antenne pour de l'information, mais pour une émission de divertissement. Ensuite, nous avons fait deux éditions spéciales : une de 25 minutes à midi et une de 30 minutes le soir. Nous avons consacré 95 % du temps d'antenne de nos éditions spéciales à ce sujet et les 5 % restants à la mort de Jacques Chirac.

S'agissant des relations avec la préfecture, lorsque mon adjointe tente de l'appeler vers trois heures trente, trois heures quarante-cinq, le standard sonne occupé et elle n'arrive à joindre personne. Elle finit par avoir l'adjoint chargé de la communication vers quatre heures quinze. Il lui indique qu'une cellule de crise s'organise avec, dès que possible, un point en audioconférence. Il aura lieu à six heures. Ensuite, il y en a eu d'autres très régulièrement auxquels nous avons participé.

Au départ, la préfecture était en train de gérer une situation de crise. Elle n'avait pas tous les éléments et ne pouvait pas tout communiquer aux journalistes. C'est notre travail d'aller sur le terrain pour voir et pour prendre l'information. Le plus compliqué était le décalage entre un discours un peu édulcoré et apaisant, disant : « Tout va bien, l'air n'est pas pollué. Il n'y a pas de danger ! » et le ressenti de la population. Nous avons tous perçu ce décalage que la population a dénoncé en manifestant. Le personnel de France 3 était directement concerné. Nous étions sous le panache de fumée et au milieu d'odeurs qui provoquaient des migraines et, pour certains, quelques nausées. Nous avons ressenti le décalage entre une odeur forte, une fumée très importante et le discours officiel de la préfecture. Elle nous donnait les informations qu'elle avait, mais son discours avait ce côté « Tout va bien » de celui tenu pour ne pas affoler la population. D'ailleurs, c'est sans doute son rôle. Nous le relayions. Mais nous n'avons pas manqué de montrer les doutes que nous avions et que la population partageait. La suite a démontré que la population mettait vraiment en doute la parole officielle.

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