Nous n'avons pas du tout été alertés. Il n'y a pas eu de consigne officielle ou de message officiel donnés par la préfecture en ce qui nous concerne.
Comment faisons-nous si nous sommes impactés ? Grâce à notre site Internet et aux réseaux sociaux, nous pouvons travailler de n'importe où. Par ailleurs, nous avons la chance d'avoir une deuxième antenne en Normandie, celle de Caen. Avec les moyens techniques du direct, nous sommes capables relayer des directs de n'importe où depuis la régie de Caen.
Les résultats qui ont été donnés un peu tardivement sur le site de la préfecture étaient absolument illisibles pour nous. Nous étions incapables de les expliquer Dans ce type de situation, nous faisons appel à des experts. Nous en avons eu quelques-uns en invités. J'ai même envoyé une équipe au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) pour discuter, sur place, avec des experts. Nous avons fait une longue interview de trois minutes pour qu'ils nous expliquent ce qu'étaient ces produits, mais surtout – parce que cela n'était pas donné dans la communication officielle – ce que pouvaient donner ces produits une fois mélangés et après combustion. Deux spécialistes nous ont donné des informations précises.
Bien évidemment, nous prenions garde aux réseaux sociaux, comme nous le faisons régulièrement. Lorsque nous sommes face à un événement aussi important, qui peut donner lieu à des messages haineux et à des fake news, nous alertons les modérateurs du siège de France Télévisions qui peuvent intervenir à tout moment pour bloquer tout message haineux. Ils sont particulièrement vigilants.
Nous assistions régulièrement aux conférences de presse du préfet, parce que c'était une source d'information. Nous ne nous faisions pas forcément le relais de la parole du préfet, mais nous allions y chercher les informations dont nous avions besoin. Il y a plusieurs façons de les utiliser. Soit nous les utilisions pour gérer les sujets, soit nous en faisions état dans un direct avec un journaliste sur place, soit nous faisions quelques images et un bout d'interview du préfet sur des points précis. Les conférences de presse entre le préfet et le directeur de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) étaient un peu longues et souvent un peu techniques. La présence des équipes sur place permettait de dire : « Il y a telle ou telle information à retenir » ou « Il n'y a rien de nouveau ».