Il est vrai que le mercredi 16 octobre se tenait la conférence de presse quasi quotidienne du préfet. Toutes affaires cessantes, nous sommes partis au service départemental d'incendie et de secours (SDIS) à Yvetot pour suivre cette soi-disant conférence de presse des pompiers. Nous n'avons pas d'explications sur l'annulation ou la non-tenue de cette conférence de presse des pompiers. En ce qui nous concerne, il y a également eu une demande de reportage pour lequel nous avons essuyé un refus. En effet, nous avions sollicité le SDIS pour faire un reportage auprès des pompiers qui ont couvert l'incendie. Le colonel Lagalle avait donné son feu vert, mais finalement le reportage n'a pas pu se faire. Nous ne connaissons pas les raisons, même si nous pouvons faire quelques supputations.
Hormis ces deux épisodes, nous n'avons pas eu de difficulté particulière à accéder aux gens qui étaient susceptibles de nous donner de l'information, que ce soit du côté industriel, puisque dès le lundi 30, nous avons publié l'interview du président en France de Lubrizol, ou que ce soit du côté de l'administration, où la préfecture nous a globalement répondu. Bien évidemment, le temps médiatique n'est pas forcément le temps de l'administration ni le temps politique. Nous sommes souvent impatients, parce que nous vivons aussi sur place avec nos familles. Nous sommes les relais des inquiétudes et des impatiences qu'il peut y avoir dans la population. Le temps n'est donc pas forcément le même.
Nous ne savons pas si nous avons eu l'information nécessaire. On nous a donné l'information que l'on a bien voulu nous donner. Chacun d'entre nous est allé chercher ses propres informations. Chacun d'entre nous a son propre réseau, ses propres contacts, ses propres experts pour faire avancer le dossier.
Frédéric Henry, le patron de Lubrizol, signale le lundi que le feu ne vient pas forcément de chez lui, mais de l'entreprise d'à côté et cite Normandie Logistique. Il a fallu attendre plusieurs jours pour qu'enfin, la préfecture cite Normandie logistique. Jusqu'alors, elle n'était pas apparue dans sa communication. Que s'est-il passé précisément ? Nous ne savons pas, c'est un constat que nous avons fait.