Nous poursuivons nos auditions dans le cadre de la mission d'information sur l'incendie de Lubrizol à Rouen, qui a été décidé en Conférence des présidents à l'Assemblée nationale. Nous auditionnons l'opérateur Santé publique France, ici représenté par MM. Martial Mettendorff et Sébastien Denys. Nous voulons, dans un premier temps, connaître le rôle qui vous a été confié, notamment sur la question d'un suivi médical et épidémiologique, mais aussi connaître aussi la méthode qui va être la vôtre, ainsi que le calendrier qui va bien évidemment décliner l'ensemble des missions particulières qui vous ont été confiées.
Hier, en audition au Sénat, Mme la ministre de la Santé a indiqué qu'elle conditionnait en quelque sorte un éventuel suivi épidémiologique, aux résultats de l'évaluation environnementale actuellement diligentée sur les prélèvements des sols et des végétaux. Est-ce que vous pourriez préciser ce point, puisque nous étions un certain nombre à avoir compris que quoiqu'il advienne, il y aura un suivi médical et épidémiologique qu'il reste à lancer ? Vous aviez d'ailleurs eu l'occasion de le présenter lors de la deuxième et de la troisième réunion du comité pour la transparence et le dialogue. Pourriez-vous nous préciser l'organisation des choses ?
Lorsque les premiers examens et les premières analyses ont été publiés, notamment au regard de la nature même des produits qui ont été lâchés dans le nuage de fumée, un certain nombre d'analyses faisaient référence à des seuils, notamment sur la dangerosité d'un certain nombre de molécules nées de l'inflammation des produits. Qui établit ces seuils ? Sont-ils revisités de façon régulière ? Est-ce que ces seuils sont définis à l'échelle de la France ou à une autre échelle ? Au moment où l'ensemble des analyses a été rendu public, nous avons bien vu qu'il y avait un certain nombre de questionnements. Vous comprenez que le fait de dire, par exemple, que nous étions confrontés à des seuils relativement bas n'est pas forcément suffisant pour la population dans la compréhension qu'elle doit avoir de tout cela. J'évoque notamment les seuils concernant le benzène, le toluène et les métaux lourds ou même l'amiante. Vous comprenez que ce sont des produits pour lesquels il y a eu un certain nombre d'interrogations.
Est-ce que vous pourriez, par ailleurs, parce que la question a été posée au regard de la nature même d'un incendie d'hydrocarbures, nous préciser le lien qu'il peut y avoir entre la nature même de ces produits et l'aspect cancérogène, mutagène ou neurotoxique ? Ce sont des expressions que nous avons pu voir apparaître ici ou là, dans des commentaires, mais clairement, lorsque l'on indique que telle ou telle substance est cancérogène, qu'est-ce que cela veut dire ? Quel lien devons-nous faire avec les seuils pour pouvoir indiquer et donner à la population la meilleure information possible ?
Voilà une première série de questions, je céderai la parole à notre rapporteur ainsi qu'aux collègues qui souhaitent intervenir. Vous aurez ensuite l'occasion de répondre à l'ensemble des questions, de présenter encore une fois l'opérateur que vous êtes, les dispositifs...