Est-il trop tard pour des prélèvements ? Pour certains, oui, mais pour toutes les substances qui vont se concentrer dans les graisses animales et humaines, le lait maternel est un bon marqueur. Certaines femmes avaient gardé leur lait avant l'épisode de Lubrizol et l'ont fait tester après. Pour une série de marqueurs, ce sera une manière d'avoir une réponse. C'est ce que fait l'association des femmes allaitantes et enceintes.
Sur la dioxine, je vais simplement vous lire deux mots d'un document de l'ANSES de novembre 2005, qui dit un peu comment sont organisées les doses journalières admissibles. Le règlement prévoit une révision au plus tard en décembre 2006 des teneurs maximums dans les aliments, qui tiennent compte de l'abaissement des émissions de dioxine. Ils expliquent bien que ce n'est pas un élément sanitaire. Cela correspond à la pollution moyenne en dioxine en France, et au fur et à mesure que cette pollution baisse, nous avons continué à la baisser. Dans les années 90, 50 % de la population française était au-dessus de ce taux réglementaire. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus bas. Les taux – je l'ai dit sur l'amiante – ne sont pas des éléments qui indiquent qu'il n'y a pas de danger, comme le dit le préfet. Ce sont des taux qui tiennent compte de l'abaissement général et qui permettent de savoir quand il y a un pic.
Concernant Préaux, quand il y a une montée de l'amiante et des dioxines, puis une descente au moment où le nuage passe, nous pouvons considérer qu'il y a peut-être quelque chose de plus, mais soyons raisonnables, cette variation ne peut s'expliquer que par ce nuage. S'agissant du fibrociment ingéré et non inhalé – le mélange de fibres d'amiante et de ciment – au-dessus de 800 degrés, les fibres se dissocient. 8 000 mètres carrés équivalent à environ 120 tonnes. Dans 120 tonnes, il y a 10 % de fibres d'amiante. Cela fait environ 12 tonnes d'amiante. Admettons qu'il y ait 1 %, cela fait 120 kg d'amiante qui sont partis. Ce sont des chiffres extrêmement importants.