Concernant l'emploi sur la zone et l'impact : Lubrizol représente effectivement 400 salariés et 1200 emplois induits. On a déjà évoqué les conséquences tout à l'heure et il y a eu déjà des décisions prises en termes d'emploi. Il y a un impact sur la vallée de Seine et au-delà avec le secteur automobile puisque Lubrizol est fournisseur de l'huile automobile. Cela arrive au moment où l'automobile est fortement attaquée alors que, dans notre département et dans la région Normandie, l'automobile pèse énormément dans les emplois industriels. Il est donc évident que la CGT regarde cela avec beaucoup d'attention.
Un deuxième constat, c'est qu'on a toute une zone industrielle avec des industries multiples et diverses. Il ne faut pas occulter non plus les questions d'environnement et la face inversée de cet incendie est ce qui se passe à la papeterie Chapelle Darblay. C'est une entreprise écoresponsable à 100 % qui recycle de la matière collectée jusqu'à la vallée de Seine, des papiers des collectivités locales. Ils recyclent tout, de la matière papier jusqu'au traitement de l'eau pour pouvoir produire de l'électricité. Il reste quelques semaines pour savoir la situation des 218 salariés. On entend aussi la menace portée par certains sur l'industrie sur la zone de la vallée de Seine qui ferait tache dans le paysage. On sait aussi qu'il y a des projets, dans certaines têtes politiques, d'en faire une zone d'accès au tourisme, avec un paysage qui serait beaucoup plus accessible que de montrer des industries polluantes. Nous sommes très vigilants sur le déploiement industriel dans le respect des normes de sécurité et d'environnement, c'est le message que la CGT porte, mais il est bien évident qu'il faut faire attention à certaines positions telles que de vouloir externaliser des entreprises au plus près de l'urbanisme, etc. Il faut travailler intelligemment avec une cohabitation possible entre les citoyens et le monde industriel. Cela remet en cause le manque de communication, la culture de prévention également puisque, comme nous l'avons tous dit depuis plusieurs semaines, le risque zéro n'existe nulle part.
J'en profite pour répondre à la question sur les CHSCT. Ce n'est pas parce que les CHSCT existaient avant qu'il n'y avait pas d'accident. Par contre, nous avions des prérogatives vis-à-vis de l'employeur et des outils dans le code du travail et dans la législation. Nous pouvions faire un droit d'alerte, nous pouvions aussi porter le danger grave et imminent et porter les responsabilités à l'employeur. Nous étions sur le terrain et nous connaissions la situation. Nous étions là pour améliorer, puisque le rôle du CHSCT est de la prévention. Sous la forme actuelle du CSSCT, avec des moyens divisés par deux ou par trois, avec un périmètre qui s'étend parfois sur des sites régionaux de la Normandie à la Bretagne, avec peu d'élus, comment pourrons-nous normalement faire notre travail de prévention au plus près du monde du travail avec les salariés et améliorer leurs conditions de travail ?