Nous allons poursuivre nos auditions dans le cadre de la mission d'information sur l'incendie de Lubrizol et Normandie Logistique à Rouen. Nous allons auditionner Delphine Batho, en sa qualité d'ancienne ministre et de députée des Deux-Sèvres.
Comme vous le savez, il y a eu un précédent chez Lubrizol en 2013 avec le fameux gaz mercaptan qui a produit à l'époque aussi un certain nombre de conséquences, d'émotions dans la population et d'inquiétudes chez les élus. Un certain nombre de recommandations avaient été formulées. L'intérêt de l'audition de Delphine Batho tient justement à son retour d'expérience sur cet évènement, aux recommandations qui avaient pu être formulées, aux recommandations suivies d'effets, à la compréhension qu'elle a des réactions des différents acteurs. J'ai cru comprendre qu'à l'époque déjà, il y avait un problème de gestion de crise, de communication de crise, notamment en termes d'information vis-à-vis des élus. Cela fait-il partie des recommandations émises à la suite de cet évènement ? À l'aune de ce retour d'expérience, comment comprend-elle l'évènement d'aujourd'hui ?
Vous avez été l'une des premières parlementaires à souhaiter une commission d'enquête pour faire la lumière sur l'incendie à Lubrizol, considérant qu'il fallait là encore un retour d'expérience sur tous les aspects, que ce soit les aspects de gestion de crise, de communication de crise et après-crise, et sans doute faire un certain nombre de propositions qui visent à un renforcement, non seulement des dispositifs d'alerte, mais aussi des dispositifs de contrôle. 2013 éclaire sans doute ce que nous vivons aujourd'hui ; nous l'avons vu lors des différentes auditions auxquelles nous procédons depuis un certain nombre de semaines, à la fois sur la compréhension de l'évènement, mais aussi sur la façon dont on procède en termes de suivi et de contrôle de ces sites. Comment expliquez-vous le fait qu'en très peu de temps, il y ait pu avoir 39 inspections et après l'évènement du 26 septembre, des mises en demeure et les inspections qui soulignent des manquements de la part à la fois de Lubrizol et de Normandie Logistique ? Comment peut-on expliquer que malgré autant d'inspections, autant de contrôles, il ait fallu attendre un nouvel évènement pour que s'ajoutent, à ces inspections, d'autres aspects qui ont été soulignés par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) ?