Intervention de Fabrice Antoncic

Réunion du jeudi 12 décembre 2019 à 9h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Fabrice Antoncic, président de l'association Vitrines de Rouen :

Pour compléter tout ce qui a pu être dit, je vais revenir sur le démarrage de l'événement et la difficulté pour nous, commerçants, de gérer cette crise. Nous avons un peu manqué de retours et d'informations au début de la crise. Nous nous sommes retrouvés un petit peu bloqués, sans informations pour pouvoir la gérer, sur du court terme, du moyen terme et du long terme.

Pour le court terme, au niveau du commerce alimentaire, nous ne savions pas si nous pouvions continuer à vendre, notamment dans des lieux très proches de l'événement, sur les quais, dans le centre-ville de Rouen. Nous avons eu de vraies difficultés pour savoir si nous devions continuer à vendre nos produits et à faire venir nos équipes et nos clients dans nos commerces. Nous avons donc certainement manqué de méthode d'information pour pouvoir travailler conjointement avec les services de l'État qui ont été présents dans le dispositif, mais peut-être de manière désorganisée vis-à-vis des commerces, dans les premiers temps.

Les pertes d'activité ou d'impact ont été fortes sur les premiers jours, autour de 50 % les quatre premiers jours, 30 % la semaine qui a suivi et environ 15 % pour les jours d'après, pour arriver à être quasiment à l'équilibre sur le mois de novembre. Nous avons vraiment perdu quelque chose en termes d'activité et d'attractivité alors que nous étions plutôt bien repartis, nous étions sur une tendance positive et nous sommes passés sur un chiffre d'affaires avec une tendance négative, avec des impacts différents en fonction des commerces et des lieux.

Tous les commerces autour des quais ont été beaucoup plus impactés et cela a duré beaucoup plus longtemps. Les odeurs ont été présentes pendant longtemps, ce qui a empêché tous les commerces, notamment alimentaires, de fonctionner normalement.

Je vais revenir sur la partie indemnisation qui a été prise en charge du 26 septembre au 5 octobre. Nous avions, dès le début, souhaité que cette période ne soit pas arrêtée à ces dates-là. La méthode mise en place pour la partie indemnisation a été calquée sur ce qui avait été fait pour le G7 de Biarritz et partait donc d'un système anticipé, puisque le G7 était organisé et prévu. La mise en place de ce support administratif était positive mais réducteur par rapport aux besoins réels. Je pense qu'il couvrait, comme nous l'avions demandé, 80 % de l'ensemble des commerçants et artisans, mais les 20 % d'exception n'entraient pas dans ce cadre. Aujourd'hui, sur cette partie-là, nous restons encore dans la difficulté de faire avancer les dossiers. Il y a une volonté commune des chambres, de l'État, de Lubrizol, d'Exetech, d'avancer mais il y a une difficulté à maîtriser l'exception. Comme ce sont des règles qui ont été figées, c'est assez compliqué d'avoir des réponses par rapport à des dossiers d'exception. Il y a beaucoup d'allers-retours et nous restons, après plusieurs semaines, sans validation de ces dossiers.

Nous rencontrons donc une vraie difficulté par rapport à la prise en compte de l'indemnisation à date, sur les dossiers qui sortent du cadre de l'ordinaire et qui vont au-delà du 5 octobre. C'est pour moi une date qui ne correspondait pas à notre besoin d'origine.

Une reprise se fait malgré tout sur la fin de l'année, avec des tendances qui reviennent à l'équilibre, de manière générale, en fonction des commerces. C'est plutôt positif, mais nous allons avoir besoin de relancer l'attractivité. Je laisserai mon collègue en parler après.

Les services de l'État ont été présents. Je pense qu'il y a une volonté commune d'avoir fait les choses correctement. Il faut que nous travaillions encore plus collectivement dans les mois à venir, pour arriver à redorer le blason de la Ville et de la Normandie, avec de vraies actions et de vrais évènements, à la hauteur du sinistre. La Ville répond toujours présente quand nous faisons des évènements, que ce soit la Fête du Ventre, des braderies ou autres. Je pense qu'il faut que nous arrivions à faire un évènement de grande ampleur pour pouvoir donner la possibilité de s'exprimer de la meilleure manière possible.

Sur la partie regard client, je pense aussi que cela va mieux. Depuis décembre, nos clients et les habitants se plongent un peu plus dans les Fêtes de fin d'année, malgré les difficultés passagères que nous rencontrons en ce moment. Il y a plutôt de l'optimisme sur cette fin d'année, nous revenons dans une période qui a été compliquée pour nous l'année dernière, notamment sur les deux derniers week-ends, où nous avions été marqués par les évènements des Gilets jaunes. Nous allons rentrer dans une phase difficilement comparable, mais nous sommes plutôt confiants sur la suite des évènements.

Sur la partie attractivité et avenir, je vais laisser Matthieu prendre la parole.

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