Monsieur le député, comme vous le savez, la prévention des inondations n'est pas incompatible avec les enjeux de préservation de la biodiversité, bien au contraire. Différentes approches peuvent être envisagées : la construction de digues est l'une d'elles, mais les solutions fondées sur la nature permettent également, dans certaines configurations, d'obtenir des résultats très efficaces, avec des coûts d'entretien moins importants. Ainsi la restauration d'une zone d'expansion de crue ou celle du lit naturel d'un cours d'eau contribuent-elles à la fois à la prévention des inondations et à la préservation de la biodiversité. J'aurai personnellement à coeur, à l'avenir, de promouvoir des politiques publiques fondées sur ce type de solution.
Les digues imposent des exigences d'entretien spécifiques. La présence d'arbres et de végétation ligneuse peut réduire la solidité de l'ouvrage, notamment du fait des chemins d'écoulement préférentiels induits par les racines. Cependant, la réglementation relative à la sécurité des systèmes d'endiguement repose sur le principe selon lequel le gestionnaire s'engage sur un niveau de protection de l'ouvrage et sur son maintien dans le temps, soit un entretien régulier et adapté de la végétation, sans obligation de coupe systématique de cette végétation.
Si le gestionnaire d'un système d'endiguement le souhaite, il peut donc opter pour le maintien d'une forme de végétation, notamment si elle contribue à la protection d'une biodiversité particulière, sous réserve cependant que cette végétation soit compatible avec le niveau de protection du système d'endiguement et que ce gestionnaire s'engage sur des mesures d'entretien permettant le maintien de son ouvrage dans la durée. Je suis convaincue, monsieur le député, que vous comprenez la nécessité de cet équilibre subtil mais indispensable.