Cet amendement tend à supprimer notamment la création d'une réduction de loyer de solidarité corrélée à la baisse du montant des APL. Un tel dispositif déstabiliserait le logement social, nuirait aux locataires et serait totalement contre-productif tant sur le plan social que sur le plan économique.
Je vais répéter ce qui a déjà été dit maintes et maintes fois. La baisse de 60 euros par mois des APL pour les locataires des HLM représentera une perte de recettes de 822 millions d'euros par an pour les offices, qui sera répercutée directement sur leur autofinancement. Dans les offices, sept locataires sur dix ont des revenus proches ou inférieurs au solde de pauvreté. C'est une injustice entre le parc privé et le parc public : le Gouvernement demande au monde HLM plus de 1,7 milliard d'euros d'efforts pour 2018, sans demander un euro au parc privé, pourtant principal responsable des hausses de loyer. Ce sont 11 millions de locataires de HLM qui vont être touchés par cette mesure.
Le secteur du bâtiment sera lui aussi touché, alors qu'il sort à peine de la crise et de plusieurs années difficiles. Or ce secteur génère 17 milliards d'euros de travaux, 1 milliard d'euros de TVA et 870 000 emplois.
J'ai bien noté que certaines de nos propositions avaient été prises en compte dans l'amendement déposé par le Gouvernement, mais il serait nécessaire d'étudier les choses plus en détail.