Avec votre réforme, un chauffeur de bus de la RATP pourrait prendre sa retraite à 58 ans quand un chauffeur de bus d'Oyonnax devrait attendre d'avoir 64 ans. Où sont l'équité et la justice ?
Avec votre réforme, un cheminot embauché en 2019 partira à la retraite à 58 ans en 2060. Comment pouvez-vous encore parler de suppression des régimes spéciaux dans ces conditions ?
Avec votre réforme, les aiguilleurs du ciel pourront partir à la retraite dès 52 ans. Où est l'universalité qui devait guider votre réforme, monsieur le secrétaire d'État ?
Lors des questions au Gouvernement, cet après-midi, le Premier ministre n'a pas voulu répondre clairement à la question de notre collègue Éric Woerth : à partir de quelle année les cheminots partiront-ils à la retraite à 62 ans, comme les autres Français ? Monsieur le secrétaire d'État, dites-le nous franchement : en quelle année le régime spécial des cheminots aura-t-il complètement disparu en France ? Vous deviez supprimer les régimes spéciaux, mais vous avez cédé aux exigences des grévistes de la SNCF et de la RATP : après la réforme, les régimes spéciaux seront encore plus nombreux.
Vous répétez que vous ne lâcherez rien sur le fond de la réforme, mais quel est ce fond ? Votre réforme n'a plus d'ambition, plus d'audace, plus de cohérence ; vous naviguez totalement à vue et votre propre majorité peine à assumer cette réforme.
Si vous n'avez pas le courage de repousser l'âge de départ à la retraite ni d'assumer ce choix, vous devrez dire aux Français les yeux dans les yeux que vous baisserez le niveau de leur pension de retraite à terme.