Il est grand temps que vous sortiez des ambiguïtés, des phrases creuses, des slogans et que vous soyez précis ; car derrière chacune de vos imprécisions se cache une nouvelle injustice de la réforme que vous envisagez.
C'est la raison pour laquelle nous allons nous succéder en vous posant des questions précises, auxquelles nous attendons des réponses tout aussi précises.
Ma première question concerne le minimum garanti de 1 000 euros de retraite que vous avez annoncé de manière tonitruante. À quelle date précise entrera-t-il en vigueur ? Faudra-t-il avoir cotisé sur la base du SMIC tout au long de sa carrière pour pouvoir en bénéficier ? Vous affirmez que les agriculteurs sont les premiers destinataires de la mesure, mais plus de 50 % d'entre eux ne cotisent pas à hauteur du SMIC et seront donc exclus du dispositif. Enfin, j'aimerais que vous disiez clairement aux Français que cette mesure s'adresse non pas au stock – les retraités actuels – , mais seulement au flux à venir.
Deuxième question : actuellement, les parents ayant élevé un enfant en situation de handicap bénéficient de huit trimestres supplémentaires. Dans votre nouveau système, ces huit trimestres seront-ils valorisés ? Manifestement, cela n'est pas le cas aujourd'hui.
Troisième question : en portant à 62 ans l'âge minimal ouvrant droit à la pension de réversion, il semble que l'on exclue près de 84 000 femmes. Pouvez-vous le confirmer à partir des simulations dont vous disposez ?
Dernière question : quelle définition donnez-vous de l'universalité ? L'universalité signifie la même règle pour tous et en toute matière. Ce n'est pas la juxtaposition de nouveaux régimes spéciaux que vous annoncez.