Je fais partie des parlementaires qui considèrent qu'une réforme en profondeur de notre système de retraite est indispensable, d'une part pour le pérenniser, d'autre part dans l'intérêt des générations futures, à qui l'on doit de la clarté.
Le grief que je tiens à vous adresser concerne la méthode, ou plutôt l'absence de méthode : les mois de prétendue concertation, menée dans l'opacité, se sont soldés par un blocage historiquement long de notre pays ; six semaines sépareront la prise de parole du Premier ministre et la présentation du projet de loi en Conseil des ministres ; depuis hier, nous assistons à une série illisible de discussions bilatérales, qui ne sont rien d'autre que des capitulations. Personne n'y comprend plus rien.
Un aspect suscite bien des inquiétudes chez les actuels retraités, en particulier ceux qui perçoivent des pensions très basses, comme les anciens artisans, commerçants et agriculteurs. Tous ont entendu le Président de la République leur promettre que leurs pensions seraient revalorisées pour atteindre un niveau moins inacceptable. Tous vous ont vu hésiter, y compris ce soir, sur la faisabilité, sur le financement, sur le périmètre et sur la date d'entrée en vigueur de ces revalorisations.