Avec leurs modestes pensions, la situation des retraités agricoles demeure préoccupante. Dans beaucoup de cas, elles atteignent péniblement 800 euros, soit un montant situé sous le seuil de pauvreté. De toute évidence, leur régime spécial est synonyme de régime antisocial.
Dans son rapport, le haut-commissaire préconisait de revaloriser le minimum de pension à 85 % du SMIC ; la proposition de loi déposée par André Chassaigne et votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale vous en offrait l'occasion. Elle a été rejetée arbitrairement au Sénat : pourquoi ?
Au-delà des divergences sur la réforme, les syndicats agricoles s'accordent sur un constat : le niveau indigne des pensions actuelles et la nécessité de les revaloriser sans attendre pour les 1,3 million de retraités agricoles.
Comment vanter une « révolution sociale » en s'obstinant à négliger celles et ceux qui se sont impliqués comme « premiers de cordée » dans le redressement économique de la France ?
Dans le détail, la réforme propose qu'un chef d'exploitation ayant une carrière complète perçoive au moins 1 000 euros de retraite en 2022, puis 85 % du SMIC à partir de 2025, ce qui devrait entraîner une hausse des revenus.
Dans ces conditions, permettez-moi de douter de votre promesse de justice sociale, puisque rien n'est prévu pour les actuels retraités, soit 1,3 million d'anciens agriculteurs. Pouvez-vous le confirmer ?