Il faut expliquer, écouter ; parfois aussi, il faut bouger. Je ne suis au Gouvernement que depuis trois semaines et je peux vous assurer qu'il bouge : même si vous estimez que ce n'est pas assez ou dans le sens que vous souhaiteriez, en tout cas, je le vois bouger.
Vous m'interrogez sur les sujets dont le Gouvernement est prêt à discuter avec les partenaires sociaux.
Je vous rapporte ce que j'ai constaté ce matin, lors de la séance de travail sur la pénibilité et l'emploi des seniors : une volonté claire des partenaires sociaux de discuter des différents critères que nous avons précédemment évoqués. Je précise, car l'expression vient d'eux, qu'ils souhaitent le faire de façon intelligente. Il ne s'agit pas de créer une usine à gaz inutilisable, qui ne serait favorable ni au salarié ni à l'entreprise.
Il existe donc une volonté de construire de façon pragmatique et d'élargir la réflexion à la santé au travail, afin d'envisager de futures mesures de prévention et de réorientation professionnelle. S'il faut en effet réparer, lorsque le salarié s'est trouvé en situation de pénibilité et qu'il est trop tard, il faut également prévenir, non seulement par la formation mais aussi en utilisant des outils techniques. Il existe déjà des solutions : dans le domaine de la logistique, grâce à l'investissement dans des exosquelettes, l'accompagnement d'un support externe peut protéger le travailleur.
Je vous prie de m'excuser, monsieur le président : je sais que je suis trop long. Je tiens à indiquer à M. Dharréville que je connais la force de son engagement pour faire que le système de retraite que nous mettons en place soit solidaire. Je voudrais lui dire, même s'il ne me croit pas, que j'ai la même force et le même engagement : le système que nous proposons sera plus solide, résistera aux évolutions démographiques, économiques et sociologiques, et assurera – ce qui, au fond, est son objectif comme le mien – une retraite solide à tous.