Vous avez raison : demander son relevé de carrière est un exercice intéressant, collectif et individuel, que nous pourrions tous faire. Lorsqu'un revenu est inférieur à 150 heures payées au SMIC, les trimestres ne sont pas validés, comme vous avez pu le constater vous-même. Certaines activités sont peu ou mal prises en compte : les gratifications pour les stages n'ouvrent ainsi de droits qu'à partir d'un certain seuil. Tous les trimestres validés ne sont pas non plus pris en compte de la même façon : les majorations de durée d'assurance – les fameuses MDA, dont on parle souvent au sujet des enfants – attribuent des trimestres validés mais n'entrent pas en compte dans l'accès aux carrières longues. C'est la différence entre les trimestres validés et cotisés. Il est vrai que le débat devient technique et qu'il est un peu tard, monsieur le président, mais ne cachons pas notre plaisir à travailler sur ce sujet ensemble.
Votre question porte sur la façon de mettre un terme à ces inégalités. Le principe du système universel est simple : toutes les périodes travaillées donneront lieu à cotisation et contribueront à augmenter le nombre de points et ainsi, in fine, le montant de la pension. Si nos enfants ou petits-enfants occupent un emploi étudiant ou décident d'aller faire les vendanges, ils verront des points apparaître sur leur compte personnel.
Quel que soit le montant de revenu, une période de travail gardera sa valeur. Comme vous l'avez souligné, un relevé de carrière montre – tant mieux, d'ailleurs – que les rémunérations peuvent évoluer positivement dans le temps. Aujourd'hui, les salaires portés au compte sont indexés sur l'inflation. Au contraire, la proposition du haut-commissaire, et la mienne en tant que secrétaire d'État qui le remplace, consiste à indexer ces points sur le salaire moyen par individu. Or, comme les revenus progressent deux fois plus vite que l'inflation, cette disposition non seulement protégera la valeur du point mais assurera aussi une dynamique, qui n'existe pas aujourd'hui dans les salaires portés au compte de votre relevé de carrière.