Il n'aura échappé à personne, sauf peut-être à ceux dont l'esprit d'analyse est partiel, que le système actuel de retraite est injuste, illisible et instable. C'est une évidence. Un exemple très simple de l'inégalité entre les hommes et les femmes, mais aussi et surtout entre les femmes elles-mêmes, concerne la naissance d'un enfant. En effet, dans le secteur privé, la naissance d'un enfant permet d'acquérir huit trimestres de majoration de durée d'assurance, contre deux seulement dans le secteur public, ce qui est injuste.
Comme je l'ai dit, le système existant reste inégalitaire entre les hommes et les femmes. Cette situation reflète le malaise que la gent féminine subit tout au long de sa vie active. La retraite des femmes est touchée par cette inégalité en raison de carrières plus défavorables que celles des hommes.
En effet, aujourd'hui en France, l'écart de salaire entre les femmes et les hommes est de presque 24 %. La retraite des femmes est, en moyenne, inférieure de 42 % à celle des hommes. Une femme touche en moyenne une pension de 1 091 euros bruts par mois, contre 1 891 euros bruts pour un homme, soit 800 euros d'écart. Les femmes dont les carrières sont interrompues par des périodes de maternité, par exemple, sont pénalisées puisque leurs carrières sont hachées ; certaines sont obligées de continuer à travailler jusqu'à 67 ans pour annuler le principe de la décote.
Monsieur le secrétaire d'État, pouvez-vous nous indiquer les mesures prévues dans le cadre du système universel qui bénéficieront aux femmes ? Pouvez-vous également nous préciser les effets, pour elles, d'un abaissement de l'âge d'annulation de la décote à 64 ans contre 67 ans aujourd'hui ? L'objectif est bien de ne plus pénaliser les femmes qui ont des carrières heurtées et de leur permettre de partir plus tôt à taux plein.