Sur le fond, monsieur le député, vous avez raison de souligner toutes ces injustices. On a du mal à comprendre pourquoi la naissance d'un enfant ne génère pas les mêmes droits dans le public et dans le privé – aucune personne qui passe du temps sur ce dossier n'arrive à l'expliquer. Il est vrai que les majorations de durée d'assurance, quand elles existent, et les majorations de pension, pour le troisième enfant, ne compensent pas les inégalités de carrière ou de salaire. En début de soirée, l'un de vos collègues a d'ailleurs souligné que le dispositif n'était pas neutre, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre. Qu'il existe des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes, on peut le regretter et le combattre – l'index présenté par Muriel Pénicaud, de plus en plus utilisé, nous aide en cela – , mais que le système de retraite amplifie ces écarts, c'est tout bonnement incroyable ! C'est pourtant la dynamique que nous observons aujourd'hui.
Le système universel sera évidemment beaucoup plus égalitaire dans le rapport hommes-femmes, ne serait-ce que parce que nous souhaitons flécher vers les femmes les majorations pour enfants, et ce dès le premier enfant, comme vous l'avez compris. Par ailleurs, nous sommes attentifs à la réalité du parcours professionnel des femmes, que vous avez évoquée lorsque vous avez mentionné l'annulation de la décote. Qui reprend le travail après avoir élevé les enfants ? Essentiellement des femmes. Qui risque de ne pas avoir validé les fameuses quarante-trois annuités de la réforme Touraine ? Essentiellement des femmes. Qui va devoir travailler jusqu'à 67 ans afin d'annuler la décote ? Essentiellement des femmes – elles sont 80 000 sur les 120 000 personnes concernées tous les ans.
Monsieur le député, vous avez donc raison de penser et de dire que l'ensemble des mesures de ce grand système de retraite universel vont dans le sens de l'égalité hommes-femmes.