Nous sommes aujourd'hui amenés à débattre des actions publiques pour l'emploi. Disons-le, les politiques publiques destinées à l'emploi ne sont pas comme les autres politiques publiques : elles sont essentielles, elles sont prioritaires, elles sont déterminantes. Elles sont le fondement même de la résolution de nombreux maux de notre société. Le chômage de longue durée, l'exclusion professionnelle sont la source de bien des difficultés individuelles et troubles collectifs. Dans les pays où le niveau d'activité est élevé, les problèmes sociaux et sociétaux se règlent plus facilement.
Nous devons croire en la valeur travail. Nous devons autant la défendre que la restaurer. Cette valeur doit être le point cardinal de toute l'organisation de notre République et de notre système économique et social. Nous devons être les porte-parole de tant de nos concitoyens qui veulent vivre de leur emploi, et permettre à celles et ceux qui investissent, qui créent d'aller de l'avant et de se développer.
Nous, députés Les Républicains, considérons que la politique publique de l'emploi doit s'articuler autour de la valeur travail. Nous considérons tout autant que la question de l'emploi repose sur l'entreprise. Nous devons croire à l'entreprise. Le pilier de l'emploi, c'est l'entreprise, sous toutes ses formes, dans tous les secteurs d'activité. L'entreprise doit être au coeur des politiques publiques de l'emploi.
De nombreuses choses ont été faites, en particulier par des gouvernements de droite, afin que les entreprises puissent répondre aux cycles économiques, à la concurrence internationale, à la nouvelle économie, en un mot à l'exigence de compétitivité. Mais le coût du travail est encore trop important et demeure un frein à l'embauche. Même si des correctifs, selon les types et catégories d'emploi, ont été apportés ces dernières années, le poids des charges sociales plombe la capacité des entreprises à embaucher. La réduction des charges demeure une nécessité, et plus généralement la baisse des impôts et taxes liés à la production et à l'activité économique.
Sans développer davantage faute de temps, je rappelle en outre l'anomalie française que constitue l'excès des contraintes, des normes coercitives, de la paperasserie, dénoncé à juste titre par les entrepreneurs. Un véritable big bang est nécessaire pour corriger profondément l'environnement fiscal, juridique et administratif des entreprises. Une culture de la confiance envers les entrepreneurs reste tout autant à développer. Voilà ce que doit être une politique publique de l'emploi au XXIe siècle !
Reste enfin le problème bien réel des compétences. Malgré votre volonté d'investir dans les compétences, madame la ministre, combien d'entreprises importantes, de PME et d'artisans n'arrivent pas à recruter faute de profils en adéquation avec leurs besoins ?
Donnons de la force à nos entrepreneurs, à nos artisans, à nos indépendants, à nos agriculteurs, à tous les libéraux qui souhaitent aller de l'avant car ce sont eux les créateurs d'emplois et de richesse dans notre pays, ce sont qui permettront à terme de régler le problème de l'emploi dans notre pays.
Par ailleurs, même si la stimulation du marché de l'emploi s'impose pour favoriser l'accès ou le retour à l'emploi, le marché du travail ne saurait à lui seul assurer l'emploi pour tous. Des mesures de flexibilité ont été prises par différents gouvernements, convaincus que c'était la solution. Il fallait le faire, bien sûr, mais le niveau persistant du chômage démontre que ce ne saurait être la seule solution. Oui à un jeu de l'offre et de la demande dynamisé, libéré, mais aussi, et tout autant, à l'action de la puissance publique. L'État, au titre de ses obligations politiques, morales, républicaines ou d'une conception de « la France pour tous » a une responsabilité majeure envers celles et ceux qui sont éloignés du marché du travail.
Je le dis clairement et fermement : une politique publique de l'emploi est nécessaire pour lutter contre le chômage de longue durée et pour remettre en activité ces femmes et ces hommes qui souffrent de freins à l'emploi, soit intrinsèquement, soit du fait de leur parcours de vie ou de mutations économiques. Il faut y consacrer de l'argent public.
L'État, avec le soutien des collectivités territoriales notamment, doit proposer des outils d'insertion et ne jamais cesser d'innover dans ce domaine. Vous connaissez, madame la ministre, mes convictions en ce qui concerne l'insertion par l'activité économique, mais il reste tant à faire ! Je déplore, madame la ministre, que vous ne soyez pas décidée à aller plus loin en la matière.
Pour les mêmes raisons, une politique publique pour l'emploi des jeunes et les seniors s'impose. Des solutions d'accès ou de retour à l'emploi ont déjà été testées mais elles ne se sont pas imposées, pour des raisons diverses, et les dispositifs existants sont inefficaces. Ces deux grandes catégories de Français sont encore aujourd'hui bien souvent laissées pour compte, dans des situations parfois de grande précarité. Ce n'est pas parce que la France n'a pas trouvé les leviers pour l'emploi des jeunes ou des seniors qu'elle doit renoncer, bien au contraire.
Telle est, madame la ministre, la contribution que le groupe LR apporte à ce débat sur les questions de l'accès à l'emploi pour tous, à ce défi pour l'emploi.