Madame la ministre, en France, grâce aux politiques gouvernementales menées depuis deux ans, et qui portent leurs fruits, le chômage atteint son plus bas niveau depuis dix ans, s'établissant en fin d'année 2019 à 8,5 % de la population active. Dans mon département du Jura, nous nous félicitons que le taux de chômage ait chuté à 6,1 % – une performance historique.
Cependant, la classe d'âge des 55 ans et plus reste encore trop touchée par le chômage : 27 % des demandeurs d'emploi appartenant aux catégories A, B et C sont des seniors. L'augmentation est de 0,5 % sur un an. Ces personnes perçoivent des allocations chômage, des allocations de fin de droit, ou des minima sociaux. Mais cette part de la population, durablement exclue du monde professionnel, se trouve en situation d'inactivité.
Les seniors en recherche d'emploi doivent faire face aux réticences des entreprises à recruter des salariés âgés, en raison de stéréotypes liés à l'âge, de la défiance des recruteurs quant à l'état de santé, la résistance et la capacité à s'adapter, ou encore de la crainte de devoir verser des salaires plus élevés. La précarité des seniors exclus du marché du travail représente un coût croissant pour la collectivité, ce qui a de quoi inquiéter si l'on prend en considération la baisse brutale des perspectives de retour à l'emploi après 52 ans.
À la veille de l'examen de la réforme des retraites, je souhaite savoir, madame la ministre, quelles politiques actives et quels dispositifs particuliers en faveur de l'emploi des seniors vous envisagez de poursuivre ou de mettre en oeuvre.
Enfin, le cumul emploi-retraite est de plus en plus souvent nécessaire pour améliorer une pension insuffisante.
Ne considérez-vous pas, madame la ministre, qu'une réforme des retraites ne pourra se faire sans une réflexion approfondie sur l'emploi des seniors ?