Monsieur le député, merci pour cette question. En effet, le chômage des jeunes est, de tous les angles morts du marché du travail, celui qui me préoccupe le plus. Il n'est pas acceptable que, durablement, plus d'un million de jeunes de notre pays ne se projettent pas dans l'avenir. C'est aberrant du point de vue social, économique ou citoyen. Il n'est pas possible que la jeunesse ait l'impression que l'on n'a pas besoin d'elle – c'est faux, mais c'est ce que perçoivent certains.
Nous progressons, en effet. Le taux de chômage, qui était de 21,7 % lorsque nous sommes arrivés, est aujourd'hui de 19,1 %, mais il reste encore tant d'efforts à faire dans ce domaine !
La première chose à faire est donc d'aller vers les jeunes qui échappent aux radars. Plusieurs centaines de milliers de jeunes dits « NEET », c'est-à-dire ni en emploi, ni en formation, ni en études, ne se rendent même pas auprès d'une mission locale ou de Pôle emploi, ni dans aucune structure d'insertion, et considèrent déjà qu'on ne leur offre pas une place sur le marché du travail. Il faut aller vers eux et les trouver là où ils sont.
C'est la raison pour laquelle nous avons, dans le cadre du PIC, le programme d'investissement dans les compétences, lancé un appel d'offres pour la mobilisation de ces jeunes dits « invisibles ». Trois projets ont d'ailleurs été sélectionnés dans votre département de l'Hérault, sur 210 qui l'ont été au plan national, pour un montant de plus de 60 millions d'euros. Il convient de raccrocher ces jeunes décrocheurs en leur donnant l'espoir réel de trouver une solution.
L'apprentissage, dans lequel nous investissons massivement, est bien évidemment une solution particulièrement efficace, mais il faut citer également le programme d'investissement dans les compétences et la garantie jeune, qui fonctionne bien. Nous avons également augmenté de 17 %, portant le total à 330 000 jeunes, le nombre des entrées en parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie – PACEA – , avec l'apport des missions locales, qui reçoivent des moyens supplémentaires dans ce domaine. Il y a enfin l'offre de services des écoles de la deuxième chance de l'EPIDE – l'Établissement d'insertion par l'emploi. Il faut mobiliser encore plus toutes ces structures. Nous nous en sommes donné les moyens dans le budget 2020, afin que des centaines de milliers de jeunes de plus puissent avoir un accès à l'emploi.