Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 15h00
Questions sur la politique de lutte contre le chômage

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Vous avez réussi à poser toutes ces questions en deux minutes, et j'essaierai de tenir le défi.

Concernant les maisons de l'emploi, l'approche a évolué. Aujourd'hui, elles se portent candidates à la suite d'appels d'offres et d'appels à projets, assez nombreux, du ministère, au sujet par exemple de la gestion professionnelle des emplois, qui peut être locale. Nous sommes plutôt dans une logique de projets car, comme vous l'avez dit, l'appellation recouvre, d'un site à l'autre, des situations très différentes. L'idée est donc, plutôt que d'adopter une politique nationale en la matière, de faire en sorte que les maisons de l'emploi puissent bénéficier des financements dans le cadre des dispositifs de droit commun qui incluent beaucoup d'appels à projet. Elles bénéficient d'ailleurs aussi des financements du Fonds social européen.

À propos de l'IAE, une question se pose en effet. Nous convenons tous que le triptyque gagnant lorsqu'on cherche du travail, c'est d'être placé en situation réelle d'emploi, d'obtenir une formation et de bénéficier d'un accompagnement social. Le deuxième volet du triptyque est souvent celui qui fait défaut dans le secteur de l'IAE. Le secteur a-t-il donc plutôt intérêt à nouer des partenariats avec des professionnels de la formation, ou doit-il lui-même devenir également un organisme de formation ? Ce n'est pas au moment où je permets à chacun d'être à l'initiative en matière d'apprentissage que je vais empêcher qu'il en soit de même pour la formation. C'est au secteur de se structurer sur cette question.

S'agissant des clauses d'insertion, je pense comme vous que nous pouvons aller beaucoup plus loin. Dans le cadre des Jeux olympiques, nous avons prévu, avec le Comité d'organisation et son président Tony Estanguet, que 10 % des heures travaillées soient des heures d'insertion. Cela suppose des dispositifs appropriés. C'est pourquoi les clubs « La France, une chance. Les entreprises s'engagent ! », que j'évoquais tout à l'heure, s'impliqueront dans ce projet. Il faut que des entreprises d'insertion, adaptées, soient en mesure de s'investir. Au-delà des JO, je crois que c'est une voie d'avenir pour la commande publique et privée. Une des modalités de l'engagement des entreprises peut être de réserver une partie de leurs travaux de sous-traitance à l'insertion.

L'emploi associatif, que vous citez dans votre troisième question, est en pleine dynamique. Enfin, concernant le travail indépendant, l'adoption de la charte constitue une avancée. Le travail dans les plateformes peut représenter une première chance d'emploi mais il faut aller plus loin dans la régulation sociale et augmenter les possibilités de promotion de ces personnes.

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