Nous partageons les mêmes convictions, madame Benin. Nous en avons discuté lors de ma visite en Guadeloupe, mais aussi lors de tous nos débats sur l'ordonnance d'adaptation à l'outre-mer de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Je veux d'ailleurs souligner que ce travail a été effectué par des députés et des sénateurs issus de tous les groupes politiques, ce que je tiens à saluer.
Je me réjouis comme vous de la dynamique d'emploi que connaît aujourd'hui la Guadeloupe. Je partage aussi votre sentiment que le taux de chômage sur place est encore très élevé et qu'en conséquence, pour ce qui concerne l'emploi, il faut renforcer l'attractivité du territoire pour les jeunes. C'est la raison pour laquelle nous sommes prêts à expérimenter des formes d'apprentissage innovantes, des sortes d'Erasmus Caraïbes. Il faut avancer en la matière car les regards ne peuvent pas être tournés vers la seule métropole : il faut aussi qu'ils se portent sur le bassin économique naturel que constituent les Caraïbes.
France compétences n'exerce pas de rôle direct auprès des opérateurs : sa mission de régulation financière et administrative est d'ordre général. Elle ne dispose donc d'antenne régionale nulle part. En revanche, nous pourrions regarder ensemble comment le CREFOP – comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles – et le CARIF – centre d'animation et de ressources d'information sur la formation – pourraient monter en puissance, en jouant peut-être des rôles spécifiques et renforcés pour les outre-mer.
Comme vous l'avez souligné, il y a outre-mer un enjeu de montée en professionnalisation qui concerne en particulier l'offre de formation et peut-être aussi l'offre d'accompagnement de l'insertion. Sur ces sujets, il y a un besoin d'ingénierie et nous pourrions peut-être renforcer les capacités d'ingénierie du CREFOP et du CARIF.
S'agissant des emplois francs, nous étions ensemble l'année dernière, lors du lancement de l'extension du dispositif, comme vous l'avez rappelé. Depuis le 1er avril dernier, tous les quartiers prioritaires de la ville peuvent en bénéficier. On compte aujourd'hui 18 000 emplois francs. Nous allons continuer et je suis évidemment d'accord pour vérifier que l'expérimentation fonctionne bien, mais pour l'instant, les choses ont l'air d'être bien parties.