Madame Rabault, vous posez plusieurs questions importantes. L'un des risques du développement économique, c'est en effet l'accroissement de la différenciation territoriale que l'on observe depuis vingt ans en matière de chômage. L'emploi va à l'emploi, l'activité économique à l'activité économique. Les emplois se concentrent dans les métropoles alors que les zones rurales connaissent une désertification. Ainsi, dans une vingtaine de départements, le taux de chômage est à 7 % quand dans d'autres, il est à 10 %, 14 %, voire 23 % dans les outre-mer.
Cette différenciation exige des corrections, qui peuvent passer par une action sur les infrastructures – la mobilité et l'accès à la 4G représentent des éléments essentiels de la lutte contre la perte des emplois dans les territoires – , action de nature interministérielle, mais aussi, en matière de politiques de l'emploi, par une discrimination sélective visant à soutenir les populations et les territoires qui en ont le plus besoin. Nous en avons d'ailleurs tenu compte dans les contrats que nous avons passés avec les régions pour les plans d'investissement dans les compétences.
Pour ce qui est des contrats aidés, ils n'ont pas été supprimés – le socle juridique existe toujours – mais transformés en parcours emploi compétences, pour des raisons que nous avons déjà longuement explicitées. Nous y avons ajouté l'accompagnement et la formation, et l'on constate qu'à l'issue des nouveaux parcours emploi compétences, les taux d'embauche durable sont plus importants. En effet, le but des contrats aidés, ce n'est pas de donner de la main-d'oeuvre gratuite aux employeurs, fussent-ils publics, mais de permettre aux personnes en difficulté de retourner à l'emploi. Les hôpitaux peuvent en bénéficier, à condition qu'ils offrent accompagnement et formation.
Mais la fonction publique hospitalière souffre aussi d'un manque d'attractivité et beaucoup de postes restent vacants. C'est un sujet sur lequel ma collègue ministre des solidarités et de la santé est en train de travailler avec les professionnels du secteur, afin d'améliorer les conditions de travail et parfois de rémunération dans les hôpitaux.