Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 15h00
Questions sur la politique de lutte contre le chômage

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Madame Pinel, vous posez deux questions importantes.

S'agissant de l'apprentissage, je n'ai rien contre la décentralisation, bien au contraire. Nous apportons d'ailleurs la preuve de notre foi en la décentralisation puisque, dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences, nous transférons 6 milliards d'euros supplémentaires aux régions pour la formation des demandeurs d'emploi.

Il faut néanmoins reconnaître que l'apprentissage stagnait depuis des années. En fait, il augmentait pour les sorties avec un niveau de l'enseignement supérieur mais diminuait pour les autres, notamment pour les sorties avec un niveau 4 ou 5.

Pendant des mois, nous avons mené des concertations avec les partenaires sociaux, les régions, les directeurs de CFA, les acteurs de terrain. Une fois identifiés, tous les freins ont été levés. Comme nous croyons à la liberté d'initiative, nous avons ainsi autorisé le développement de CFA sans autorisation administrative. Nous l'avons fait malgré le désaccord des régions parce que nous estimions qu'il y allait de l'intérêt général.

Que constatons-nous ? Grâce à cette liberté qu'a donnée la loi, le nombre d'apprentis a augmenté de 8,4 % ; plusieurs dizaines de lieux de formation ont d'ores et déjà été créés sur les 500 projets annoncés. Les compteurs sont en train d'exploser partout, que ce soit dans les chambres de commerce et d'industrie, dans les chambres de métiers et de l'artisanat, chez les Compagnons du devoir ou dans les maisons familiales rurales, grâce à la dynamique que nous avons permise chez les acteurs. D'ailleurs, après avoir été inquiets, les directeurs de CFA sont désormais très satisfaits de la réforme.

À présent, nous devons passer à l'étape suivante. Nous avons laissé aux régions la compétence d'investissement tout en renforçant leurs prérogatives dans le domaine de l'orientation. Nous travaillons main dans la main avec de nombreuses régions. Chacun a son rôle à jouer : les entreprises, les branches, les régions, l'État. Nous n'avons pas recentralisé mais nous avons libéré le jeu des acteurs et donné des moyens de financement. L'apprentissage mobilise beaucoup plus d'argent et d'acteurs, ce dont nous pouvons nous réjouir pour la jeunesse de notre pays et pour les entreprises.

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