Monsieur le député, vous faites deux affirmations avec lesquelles je ne suis pas d'accord. En fait, nous ne sommes d'accord que sur un point : l'industrie est importante dans un pays, car chaque emploi industriel génère quatre emplois autour, notamment dans les services.
C'est pourquoi nous conduisons une politique vigoureuse à travers le programme Territoires d'industrie et le futur pacte productif. Nous travaillons avec tous les professionnels de l'industrie, car il faut anticiper l'avenir. On ne peut pas arrêter le progrès et l'évolution technologique, supprimer internet. Notre industrie va être profondément transformée par le numérique et l'écologie. Dans le cadre du pacte productif, nous allons aider les entreprises à évoluer.
L'année dernière, et pour la première fois depuis bien longtemps, l'industrie a recréé des emplois nets, après en avoir perdu beaucoup. Mais ce ne sont pas forcément les mêmes que par le passé : il faut donc former les salariés à ces nouveaux emplois.
Je suis en total désaccord avec vous quand vous imaginez que la fermeture des frontières protégerait l'emploi. Toutes les expériences prouvent le contraire. Une entreprise espagnole ou allemande peut, en effet, sortir gagnante d'un appel à projets. Il n'empêche que, dans nombre de cas, ce sont des entreprises françaises qui bénéficient de cette ouverture des marchés, régulée par l'Europe et les traités internationaux, ce qui a des conséquences positives sur l'emploi en France.
Rappelons que, sur notre sol, 6 millions d'emplois du secteur privé résultent de notre ouverture internationale : 2 millions sont le fruit d'investissements étrangers et 4 millions produisent pour l'exportation.
Nous devons continuer à transformer l'industrie pour qu'elle crée plus d'emplois à l'avenir. C'est l'une de nos grandes priorités. Nous réussirons non pas en essayant de nous protéger par la fermeture mais en étant meilleurs, compétitifs, grâce à des salariés bien formés qui voient leur avenir dans l'industrie.