Alors que se tenait, hier, à Pau, le sommet du G5 Sahel souhaité par le Président de la République, je souhaite revenir sur les enjeux sécuritaires auxquels nous sommes confrontés dans la bande sahélo-saharienne. Pour avoir effectué moi-même récemment un déplacement au Niger et au Tchad, je peux témoigner que la force Barkhane joue un rôle majeur aux côtés de la force conjointe du G5 Sahel. Il ne faut rien lâcher et miser aussi désormais sur la mission Takuba, dont l'objectif est de déployer des forces spéciales européennes sur le terrain.
Nous le savons depuis le début, l'issue de ce conflit sans nom ne sera pas militaire. La solution sera politique, avec le soutien des programmes d'aide au développement. C'est cette approche globale, militaire, économique, sociale et environnementale, que nous soutenons tous depuis le début, qui nous montre l'horizon, aujourd'hui encore. Reste une question clé : comment traduire, concrètement et peut-être plus rapidement que jamais, auprès des populations, bien au-delà des zones les plus urbaines, le bénéfice des investissements engagés et à venir ?
Les chefs d'État ont en effet appelé à une accélération de l'action en faveur d'un retour de l'administration et des services publics sur l'ensemble des territoires concernés. Il est donc urgent que nous puissions avancer sur la question du développement. Les premiers résultats de l'Alliance pour le Sahel sont intéressants mais il est nécessaire d'en amplifier l'impact.
Face à ces problématiques multiples, d'une grande complexité, le groupe du Mouvement démocrate et apparentés souhaite que l'année 2020 marque un tournant dans les actions engagées au Sahel. Quelle forme notre engagement militaire devra-t-il prendre à l'avenir ? Comment l'aide au développement, dont nous attendons toujours la loi de programmation, pourra-t-elle seconder efficacement notre action dans ces territoires ?