Le sommet de Pau a été un sommet décisif. C'était le sommet de la gravité puisque, vous le savez, nos pays paient le prix du sang dans la lutte contre le terrorisme, que ce soit au Niger il y a quelques jours, où 89 soldats ont trouvé la mort, que ce soit la mort récente de 13 de nos soldats en opération. Ce sommet a été le sommet de l'unité parce que tout le monde était présent, le secrétaire général des Nations Unies, le président Charles Michel, M. Borrell, le haut représentant de l'Union européenne, le président de la commission de l'Union africaine et la secrétaire générale de la francophonie et, évidemment, les chefs d'État du G5 Sahel.
C'était aussi le sommet de la clarification et de la confirmation puisque les pays du G5 ont sans ambiguïté réaffirmé la nécessité de la présence de Barkhane et du soutien de ses alliés européens. C'était aussi le sommet pour l'action et pour la remobilisation, ce qui a permis d'aboutir à l'initiative que vous avez citée de la coalition pour le Sahel. Cette coalition permettra de mieux mettre en cohérence les mécanismes existants, d'assurer un meilleur pilotage, une meilleure efficacité des actions des pays du Sahel comme de la communauté internationale, avec une traduction militaire – il s'agit d'affaiblir l'ennemi et de mieux coordonner nos actions – , avec une traduction politique – pour que l'État revienne partout dans les régions du Sahel, en particulier à Kidal mais aussi dans le nord du Burkina Faso – , mais aussi avec la volonté de donner plus d'efficacité, plus de lisibilité à l'action pour le développement dans le cadre de l'Alliance pour le Sahel, parce que la seule véritable alternative au djihadisme, c'est bien la revitalisation des zones qui sont aujourd'hui contestées.