Merci pour cette question, qui est au coeur d'une problématique fondamentale pour la République : le maintien de l'ordre. Dans une démocratie, les questions de maintien de l'ordre ne sont ni anecdotiques, ni accessoires ; si elles sont souvent posées, c'est justement parce que les contestations peuvent s'exprimer et que la liberté d'expression des citoyens, qui est accordée, garantie, protégée même, leur permet de manifester – ce qui donne parfois lieu à des débordements.
Quelques minutes avant que vous ne posiez votre question, nous avons entendu le ministre de l'intérieur évoquer la situation de ce policier mort après qu'un délinquant – un criminel, en l'occurrence – a choisi, délibérément semble-t-il, de foncer sur lui et sur son véhicule afin d'échapper à un contrôle. L'ensemble de l'Assemblée nationale s'est levée pour saluer, à juste titre, la mémoire de ce policier.
Nous savons que la mission confiée aux forces de l'ordre est à la fois redoutablement exigeante et redoutablement délicate. Nous savons qu'elles sont soumises à une pression très forte : il faut l'assumer, car cette pression découle de notre exigence collective, et non simplement de celle du chef du Gouvernement ou du ministre de l'intérieur. Cette exigence est celle de la République française, qui a confié aux forces de l'ordre, ces gardiens de la paix, une mission particulière.
Je vous remercie donc, monsieur le président Chassaigne, de me donner l'occasion d'exprimer aux dépositaires de cette autorité notre confiance, notre solidarité et notre reconnaissance, et, dans le même temps, de leur rappeler notre exigence absolue quant au respect des règles de leur engagement. Ces règles, vous les avez vous-même rappelées et, je tiens à vous rassurer, elles n'ont absolument pas été écartées, s'agissant en particulier de l'usage proportionné de la force : leur non-respect peut donner lieu, le cas échéant, à des sanctions et à des décisions. Cette double exigence de solidarité et de rigueur est au coeur du pacte républicain.
Bien sûr, le dire ici, debout, devant vous, monsieur le président Chassaigne, est assez facile : même si l'ambiance dans l'hémicycle est parfois surchauffée, elle n'a rien de comparable avec les situations délicates auxquelles nos forces de l'ordre et nos gardiens de la paix font régulièrement face.