S'agissant de la reconquête des jeunes publics, ce sont en fait plusieurs publics qui sont visés. Il y a d'abord les actifs qui ont des enfants ; ensuite, les jeunes adultes et adolescents, qu'on ne pourra pas atteindre par la télévision traditionnelle – à leur sujet, nous devons investir dans le numérique ; et enfin les enfants.
Les enfants, ce sont à la fois les enfants et leurs parents, et nous avons conçu Okoo en interaction avec eux. Il est nécessaire de disposer de contenus ludo-éducatifs car la demande est très forte en la matière et les enfants se tournent de plus en plus vers le numérique – un tiers d'entre eux l'utilisent. Mais cet univers numérique n'est pas sûr pour les enfants, et est vécu comme une source d'angoisse par les parents. Nous avons donc souhaité développer une offre riche, avec des contenus qui ne soient pas seulement ludiques mais aussi éducatifs : nous avons ainsi réinvesti le flux, nous avons créé C'est toujours pas sorcier, qui reprend le concept de C'est pas sorcier, et nous cherchons à mettre la science ou la lecture à l'honneur. Mais nous avons voulu aussi proposer un univers vraiment sûr, sans publicité, avec une interface qui évolue en fonction de l'âge de l'enfant – verrouillé par un code parental –, et un minuteur permettant aux parents de limiter le temps d'exposition à l'écran, par exemple par tranches de vingt ou quarante minutes. Ces possibilités sécurisent beaucoup les parents.
Aujourd'hui, la télévision des enfants, c'est YouTube. Or sur YouTube, on peut trouver tout et n'importe quoi, ce qui peut être dangereux. Nous avons d'ailleurs produit des films sur l'exposition des enfants à la pornographie ou leur embrigadement par le biais de vidéos circulant librement. Nous devons répondre à cet enjeu par la mise en place d'un environnement sécurisé.
Pour le moment, nous sommes assez satisfaits. Certes, il est un peu tôt pour faire le bilan –la plateforme Okoo n'est pas encore sur toutes les box internet –, mais les offres Okoo nous ont permis de battre des records absolus de visionnage par l'intermédiaire des box, qui représentent plus de 45 % de l'accès à la télévision. De plus, l'application s'est parfaitement déployée, même si nous avons encore quelques progrès à réaliser.