La quarante-deuxième édition du rallye Dakar a débuté dimanche 5 janvier en Arabie saoudite, pays où les droits de l'homme sont bafoués. Ce choix a été fait pour cinq ans par l'organisateur Amaury Sport Organisation (ASO), et France Télévisions, partenaire traditionnel du rallye, retransmet les images de la course. Un certain nombre d'entre nous a dénoncé cette instrumentalisation du sport, qui ne doit pas servir de caution aux régimes les moins démocratiques. Vendredi dernier, un collectif d'organisations, dont la fédération internationale des droits humains, vous a envoyé un courrier pour demander que la diffusion du Dakar ne soit pas une tribune offerte au régime saoudien afin de redorer son image.
À l'heure des économies, y compris pour le service des sports de France Télévisions, ne participez-vous pas à une forme de surenchère entraînant l'inflation des droits sportifs ? Des organisateurs privés ou des fédérations internationales confient de plus en plus d'événements sportifs d'envergure à un petit nombre d'États, des pétromonarchies du golfe persique comme l'Arabie saoudite, le Qatar ou les Émirats arabes unis, qui dépensent sans compter et accaparent des événements qui pourraient se tenir dans d'autres pays à un coût bien plus modeste. La rédaction des sports de France Télévisions évoquera-t-elle la situation des droits de l'homme dans ses programmes consacrés au rallye ?