Vos magazines d'investigation assez uniques dans le PAF, des fictions comme La Maladroite, sur l'enfance maltraitée, vos innovations comme Okoo pour les enfants ou France tv Slash pour les ados, vos séries comme Dix pour cent ou, bientôt, Une belle histoire, doivent être pour vous autant de motifs de fierté. Mais, pour une bonne série, combien faut-il diffuser de fictions interchangeables pour résister dans la guerre culturelle qui vous oppose aux monstres qui arrivent d'Amérique ? La fiction, c'est la force des plateformes américaines et, d'ici au 31 mars, il faudra faire face à quatre plateformes ultra-puissantes aux contenus ultra-attractifs : Apple TV+, Amazon Prime Video, Disney+ et Netflix. Pendant que Netflix investit 7 milliards de dollars dans la production de films et de séries, tout le service public confondu investit un milliard d'euros. Cela m'amène à six questions : pourquoi France Télévisions ne prend-elle pas le risque de la créativité, de la différence et de la nouveauté, pour se différencier de ces géants contre lesquels on ne peut pas lutter ?
Pourquoi, s'inspirant de la réussite d'Arte, France Télévisions n'accélère-t-elle pas ses collaborations européennes pour mettre en place, par le biais d'achats de droits et de coproductions, une plateforme européenne qui ait du poids face aux Américains ?
Pourquoi les rapprochements, par exemple entre France 3 et France Bleu, mettent-ils tant de temps ?
Quand Salto va-t-elle voir le jour, car nous sommes très en retard sur le numérique ?
Comment gagner cette guerre culturelle sans les budgets suffisants ?
Deux créneaux vont se libérer avec la fin de France Ô et France 4 : ne serait-il pas normal que France 24, excellente chaîne financée par la redevance, puisse récupérer l'un d'eux, sachant que, sur la box Orange, France 24 est en deux cent vingt-septième position ?